Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

16 décembre 2009

Ton cuivre au froid

Ne laisse pas ton cuivre au froid,
Sa musique risque de prendre effroi,
Par malheur son métal ne sera plus jamais droit
Et ses notes nous sonnerons comme un corbeau qui croa,
C’est à tous les musiciens que tu fais honte,
Espèce de rack-à-muffin qui nous trompe,
Louis Armstrong pourrait sortir de sa tombe,
Pour t’étouffer avec la trompe de sa trompette,
C’est que cette manie me rend pompette,
Encore plus perplexe que complexe,
Ne laisse donc pas ton harmonica sur ton arrière banquette,
Tu trahis la jig à la bonne franquette

C’est au blues que tu nuis,
C’est toute une foule que t’ennuies,
Toute une foudre pourrait éclater dans nuit,
Parce que tu ne garde cet instrument en vie,
Pense à tous ceux qui t’envient,
D’avoir un cuivre aussi bien nanti,
Au pire donne-le à un apprenti,
Pour qu’il puisse l’avoir sous son emprise,
C’est une brise de vent en moins,
Que de ne pas en avoir pris soin,
Personne ne veut mourir de frette ou de faim,
Pas plus un instrument qu’un être humain,
Tous les deux ont des sentiments,
Car c’est à travers nos émotions qu’ils survivent,
Ne laisse pas mourir ton instrument,
Ton destin et le tien pourraient être garant d’une surprise

Le froid fait craquer ses parois,
Comme les os de notre corps,
De sa vie tu n’es pas roi,
Laisse-le au moins vivre à travers les âges,
Au pire garde-le dans ta poche de manteau,
Ou donne-lui un poncho,
Bon Dieu du ciel donne-lui un peu de chaud,
Cet instrument n’a besoin de peu de choses,
Seulement d’entretien et de peu d’attention,
Une petite guirlande de soin pour le bien de ta chanson,
Pense à lui 2 secondes,
Au lieu de penser à ta personne narcissique de ce monde,
Ton cuivre t’attend,
C’est à toi de ne pas l’oublier,
Donne-lui ton bras de gitan,
Ou glisse-le dans ton soulier,
Fou allié que tu sois,
Même si c’est sur tes lauriers que tu t’assois,
J’te dirai cette chose qu’une seule fois,
Ne laisse pas ton cuivre au froid

On colonise pis on colonise

Ya pas que par les armes et la force qu’on colonise,
Mais aussi par l’image et les postes qu’on syntonise,
On vole des hectares de valeurs,
Petit peu par petit peu,
Tuant autonomie et cultures à petit feu,
L’impérialisme culturel est massif,
Il est machiste,
Tu te fous le doigt dans l’œil si tu pense qu’il est humaniste,
Il nous dit que l’homme noir est agressif,
Que la femme doit être aussi mince qu’anorexique,
Que ton voisin musulman est peut-être un terroriste
Parce qu’une Mosquée moyenne est productrice de dynamites

On colonise pis on colonise

Les minorités on les minorise,
Notre routine on la terrorise,
Notre pensée critique on la range dans la remise,
La femme on la sexualise,
La gauche on la radicalise,
Notre pensée on la médicalise
Pis la belle vie on la paradicalise
C’est presqu’une propagande,
Quand j’vois des Francos militer contre leur propre langue,
On britannise nos âmes et nos phrases,
Pis on bétonise nos espaces,
On abrutise la jeunesse
Pis on américanise nos business

On se fait coloniser j’vous le jure,
Arrête de rire c’est pas un jeu,

On range l’autochtone sous le tapis du silence,
Ou on le bitume sous le ciment,
On coke les standards de beauté,
Avec des images publicitaires qu’on peut pu ôter,
Ça nous saoule pis on voit tout croche,
Pis on se perd tout bord, tous côtés,
On colonise pis on nous gargarise,
On nous enfantise en garderie,
On barbise les blondes,
On barbuse les barbus,
On barbarise l’inconnu,
On module par la mode,
On pâte à modelise nos commodes,
On accomode que très peu
Pis j’trouve ça mal commode

On colonise pis on colonise

L’impérialisme mondial est là,
Hélas,
Y’a que les inconscients qui sont des lâches,
On paresse les âmes,
Pis on caresse nos tentations sous tous les angles,
On colonise pour l’argent,
Un peuple mal instruit c’est plus obéissant,
C’est plus profitable aux tout-puissants,
Que ceux-ci soient présidents,
Francs-maçons, raps superstars ou belligérants,

On colonise pis on colonise

On internationalise les idées,
Comme si un ski-doo c’était bon partout,
Comme si on a tous les mêmes manières
De faire la partouze,
On héroïse l’Occident
Pis on diabolise le méchant,
On boit le même maudit lait caillé,
Pis on le trouve même pas dégoutant,

On colonise pis on colonise

Depuis longtemps,
Bien avant l’arrivée du conquistador au visage blanc,
Mais t’en as rien à foutre
Tant que tu reçois ton comptant,
Tant que t’as de quoi dans le ventre t’es content,

On colonise pis on colonise

On coud l’index avec le doigt du milieu,
Pour souder le symbole de paix,
Pis on dirige ces doigts collés entre tes deux yeux,
Comme un pistolet

Pis juste avant d’appuyer sur la gâchette
On te dit : meurt ou achète!!!!

25 novembre 2009

Espérance

Espèce de moribond qui ronge plus que rongeurs,
Tes arguments sont aussi bas qu’un coup de poing,
Tu deviens barreaux de notre existence,
Le jour où l’on croyait notre vie pleine de sens,
T’es la panne d’essence du mouvement,
Quand tes chances de cures sont aussi minces que cure-dent,
On a beau être prudent mais tu reviens toujours faire ton tour,
Comme vautour autour de carcasse,
C’est à notre tour d’y goutter,
Après les forêts, les lacs et les calottes polaires,
Y’a pas de quoi être envoûté,
De se faire toucher le système immunitaire,
À la guerre comme à la guerre,
Mais quoi de plus démoralisant,
Que de voir son moral tomber par terre,
Parce qu’on ne peut plus compter ses globules blancs,
Tu gesticules la mort,
Avec tes tentacules empoisonnés,
On a beau appeler les renforts,
Mais ils sont tous mal approvisionnés,
Médicaments rares et dispendieux,
Je souffre et mon corps se crispe en deux,
Je cherche la foi du christ en Dieu,
Espérant que j’me sente un jour crissement mieux,
Tu cache les réponses,
Quand on a juste que des questions,
Qui c’est qui a eu le culot de te mettre au monde?
Je sais pas pis ça tourne pas rond,
T’es encore pire quand tu ne nous laisse pas de choix,
Que de faire un décompte,
Que de nous faire souffrir un jour à la fois,
Parce que la mort est à un pas de notre tombe,
C’est dans le génocide que tu t’engages,
T’es la mauvaise enveloppe d’anthrax,
L’impuissance qui nous enrage,
Pour tout le vandale que tu cause au mental,
Fait que j’mens à mon entourage,
Pour pas les plonger dans une peine perpétuelle,
Crois-moi ça prend du courage,
Que d’annoncer ta mort éventuelle,
Mais un jour tu frappe,
Comme ça, sans rien dire,
Pour nous métamorphoser en vague souvenir,
En un visage qui fit pu dans le cadre de famille,
T’es l’ennemi public du métabolisme,
Le terroriste de toute maladie,
Celui qu’on redoute dans nos cauchemars,
Qui touche tant de gens en tant de moi,
Entends-moi comme t’entends d’autres cris,
Un jour on trouvera ton tueur c’est clair,
Ce jour là tu seras surpris,
De te retrouver au même statut qu’une grippe saisonnière,
Maudit virus invincible,
Arrête de te faire des illusions,
C’est pas parce que t’insiste,
Qu’on va mettre frein à notre rébellion,
On connait déjà tes tactiques,
Tes sals principes pis tes connections,
Suffit d’insuffler le mot,
À une foule, une nation, toute une population,
Pour voir ta prétention disparaître,
Comme un nuage qui se dissipe,
Après l’orage et la tempête,
Peu importe comment on t’appelle,
La prochaine fois y’aura pas de rappel,
Parole du maudit bon sens,
Ce texte je l’es signé : l’espérance

19 novembre 2009

L'attente

Dans l’attente que la douleur défile
Le mal passe comme un spectre invisible
En dépit de l'âme qui ne peut que s’atténuer
dans son temple qui ne sait que s’altérer

Comme un volcan en éruption dont le cœur est la montagne et la lave est son sang, un jour le débit s'arrête et refroidi pour se transformer en pierre
Juste avant, un tremblement surgit
et une averse de pluie reste figée derrière le creux de ses yeux

Déguisée en démon au regard espiègle,
la souffrance se rassaisie de voir la beauté chuter
face à son image dégradée par un corps décomposé

C’est un fantôme que seul l’homme peut ressentir
Tantôt marchant dans une chair ardente
Et un jour trottant comme un mendiant en requête d’énergie

Une fois la cérémonie terminée,
le vent se lève
la maladie l’emporte
et les survivants s'assoupissent devant leur esprit programmé pour oublier

28 octobre 2009

Je serai loup-garou et tu seras Chaperon-Rouge

Je serai loup-garou
Et tu seras chaperon-rouge

Fait donc gare à ton cou
Car je mords à tout coup
Comme un vampire sortit de son trou
Je bouge au rythme du sang de ton pouls
Pardonnez ma nature de méchant
Mais je ne peux rester indifférent
Face à une proie alléchante
Qui possède un corps qui m’enchante
Je ne rêve que de vous croiser
Sous la pleine-lune d’un chantier boisé
Ce qui permettra à mon poil de pousser de 2 pouces
Et d’ainsi partir à vos trousses
Aussi cruel que cela puisse paraître
Je meurs de vous voir apparaître
Car vous êtes le genre de bête
Que je traque derrière la vitrine de ma fenêtre

Oh belle chaperonne
Quand aurais-je donc la chance de vous avoir sous mon toit?

Pour mon repas
Afin que nous puissions partager nos émois
Pour que je vous berce de ma voix
Sur un air romantique de Daniel Lavoie
Cette fois je ne vous laisserai pas être ma proie
Je vous en donne le droit
Je vous laisserai me flatter la crinière du dos
Comme si j’étais un chien-qui-fait-le-beau
Venez à mes côtés
Et nous jouerons à des jeux de société
Comme si nous contrôlions le monde
Dans le confort de notre petite maison
Je vous complimenterai
Comme tout être humain
Je vous agrémenterai
Pour faire le fin-fin
Je vous conterai des histoires
Non pas pour vous endormir
Mais pour voir naître une aurore
Dans votre regard qui m’inspire
Soyons franc et intime pour un instant
Je ne prétendrai plus être votre grand-maman
Je vous ferai vivre de grands moments
Comme les meilleurs téléromans de tout les temps

Oh belle chaperonne
Quand aurais-je donc la chance de vous avoir sous mon toit?

Car parfois je me sens seul
Car je sais que vous n’avez point de faible pour ma gueule
Car je sais que nous ne sommes pas de la même tranche
Que nous sommes de nature différente
Mes dents sont des crocs
Et mes ongles tranchants sont de trop
Mais je suis prêt à me convertir végétarien s’il le faut
Si vous voyez en mon faible pour la chair un défaut
Je suis des fauves
Vous êtes des belles
Je suis parfois faux
Et vous êtes tel qu’elle
Mais je suis prêt à faire exception à la règle
Pour n’avoir qu’un morceau de votre cœur de miel
Car derrière ma nature je me meurs
De n’avoir accès à votre paradis intérieur

Ne vous inquiétez point
Ce déguisement n’est qu’une rumeur

Oh belle chaperonne
Quand aurais-je donc la chance de vous avoir pour moi?

9 octobre 2009

Quatre

Nous aurons le courage des grands
Des héros de guerres
Les vraies, comme le Général Dallaire
Nous finirons nos plats
Parce que la faim reviendra
Et nous dormirons
La nuit entière
Sans rêver de Lucifer
Pour nous réveiller au soleil levant
Prêt à affronter le jour
Qui maintenant nous semble obscure
Mais nous vaincrons
La rage dans nos veines
et la pluie de notre peine

Nous offrirons notre main
Comme les autres l’ont fait
Nous nous lèverons
et marcherons la tête haute
Le visage rassuré
Le regard transparent
Vide de larmes et rempli de sagesse
Nous marcherons!
La colonne droite
Le courage dans les pattes
La vie dans le sang
L’esprit dans les yeux
Les yeux en paix
et le bonheur dans l’âme
avec de l’amour pour tout ce qui nous entoure

Nous vivrons longtemps
Jusqu’à l’an loin là-bas
Où nous aurons des dizaines denfants
Avec des rubans pour décorer notre force
Des couronnes pour démontrer notre fierté
De n'avoir jamais laisser tomber
D’être rester debout
Le dos bien ferme
Quand la vie s’est arrêtée

Et si quelqu’un tombe
Nous le soulèverons
Et s’il ne se relève pas
Nous le porterons
Et lorsqu'un autre partira...

Nous recommencerons!

23 septembre 2009

J'décroche

On dit qu’une identité personnelle se construit à travers le regard des autres,
Moi on me colle une étiquette cheap sur mon dos comme sur un bibelot qui traîne dans un magasin d’antiquités,
À cause que j’mélange des voyelles,
Parce que mon cerveau fait pas les mêmes liens que la moyenne,
Fait que j’me retrouve cloué sur un banc d’école à côté de d’autres aussi perdus que moi-même,
Aussi dépourvus de moyens,
Devant un prof qui saisit aucunement mon problème,
Qui mélange ma dyslexie avec les troubles hyperactifs du ptit Alexi,
Un prof tout l’temps sur la rush
Tellement qu’il nous garoche des taloches de matière en fonction de son taux horaire,
Un prof tout l’temps sur la fatigue
Pis qui perd la plug et la boussole devant mon incompréhension qui m’suffoque,
Fait que j’suis juste un autre handicapé,
Un criss d’incapable comme dit mon père,
Un rescapé sur la ligne de tir du système,
Quand croire en soi c’est devenu du sport parce que ya pu de support,
C’est comme faire face à un garde-robe vide d’espoir,
Fait que j’me laisse choir,
Alors que j’suis encore sur la ligne de départ,
Ceux de mon âge sont déjà à la ligne d’arrivée du diplôme,
Comme si j’avais pas entendu le pistolet de plomb,
Je devais être sourd,
De toute façon c’est tout ce qu’on pense de moi depuis toujours,
Fait que c’est bin correct j’vais pu rien entendre,
Parce qu’au moins c’est plus facile d’en prendre,
De toute façon les temps de verbe ça m’emmerde,
Mon futur est déjà dans ‘’l’red’’,
Fait que qu’est-ce que tu veux qu’on m’enseigne?
Autant mieux déserter ces foutues réserves qu’on appelle classes spéciales,
Où j’me trouve mal classé parce que chu classé cave,
J’aime mieux m’enfoncer ailleurs,
Que de vivre dans le fossé de la noirceur,
Travailler de mes deux mains c’est tout ce que j’sais faire,
Moi à qui on n’a jamais appris à se servir de sa cervelle,
Parce qu’on pense que j’suis rien d’autre qu’un maudit serveur de serviettes,
Qu’un laveur de vaisselle,
Ou un raton-laveur de poubelles,
Ya pas personne qui est jamais venu me donner un coup de pouce,
On m’a juste sous-estimé quand c’était le temps de venir à ma rescousse,
As-tu idée comment j’en ai ras-le-bol de l’école?!
Pourquoi j’ai pu rien à perdre fait que c’est pour ça que j’déconne,
Que j’décolle avec mes fumeux de pot pour vivre juste un peu plus en bémol,
Fait que laisse faire tes paroles en parabole moralisatrice
Sur l’importance des lettres pis des chiffres qui sont aussi complexes que des hiéroglyphes,
Chu écœuré de vivre dans mon trou enfoncé au plus bas
Qui devient toujours plus profond à force de me faire insulter de tous bords,
Chu écœuré de me faire à croire que tout va,
Quand j’me sens marcher tout nu dans la toundra,
La compétition scolaire c’est pas pour moi cette toune-là,
De toute façon chu pas con,
Je le sais que l’important c’est l’argent, le cash, la palette pis le signe de piastre,
Toutes mes idoles ont bin réussi sans nécessairement être instruit,
Et puis zut, vive le profit,
C’est bin mieux que la pression pis les reproches,
Que la solitude pis la criss de frustration au sternum,
Fait que la prochaine fois que j’ai un call plus payant,
J’prends l’appareil pis j’décroche…

8 septembre 2009

À l'aube de l'automne

Au début je comptais les secondes, les minutes, les heures
ensuite je comptais les jours, les semaines, les mois . . .
maintenant je compte les saisons -
les saisons qui séparent le moment où la douleur n’existait pas du moment ou elle disparaîtra -
Et peu à peu je m’aperçois qu’elle est là pour y rester
Qu’il y a des plaies qui ne guérissent pas
ou des cicatrices de plus en plus profondes qui ne font que recouvrir la surface de quelque chose qui pourrie par en dedans,
quelque chose qui consomme tout ce dont tu avales et qui calme sa soif en buvant ton sang

Et on te dit de donner du temps au temps et il viendra un moment où tout ira mieux,
qu’un jour ça ne fera plus mal,
que ce sera comme un conte de fée qu'on t'as raconté
parce que dans ces histoires il y a toujours une princesse triste et un prince à la fin qui vient pour la sauver

Alors je me suis levée et j’ai commencé à marcher pour rencontrer ce moment en cours de route pour sauver du temps
Au lieu de l'attendre ici et davantage m’enfoncer -
Mais parfois, même le temps ne retrouve pas son chemin
il se perd dans la brume car il n'a pas laissé assez de traces pour se retrouver
ainsi la blessure ne se referme jamais car il est impossible de recoller tous les morceaux de verre d’une bouteille de vitre qui s’est éclatée contre le sol -
Parce qu'il y a des poussières qui se sont envolées dans les airs
de petites particules qui manquent pour recoller tous les morceaux d'un coeur brisé que même un prince ne pourrait combler

Et avant je croyais qu’il y avait toujours un moyen de guérir
Alors j’ai traversé rivières, océans et déserts
J’ai affronté typhons, tornades et ouragans
J’ai même confronté les volcans en éruptions et les tremblements de terre au plus haut de l’échelle de Richter
J’ai tout fait pour trouver un antidote
Mais parfois, comme le temps ne guérit pas, l’antidote n’existe pas
car je sais maintenant qu'il y a des rêves qui ne se réalisent pas...
et qu'elle ne reviendra pas

J'ai alors construit la muraille de Chine tout autour de moi pour me protéger des périodes d’épidémies
Mais en vain . . .
il faut plus d'une vie pour recouvrir le ciel et se protéger de ses tempêtes -
Alors la douleur persiste comme une maladie incurable qui t’envahie un peu plus à tous les jours mais qui prend des années à t'anéantir -
car mourir devient soudainement le seul espoir restant que la souffrance aura une fin comme elle a eu un début

Mais j'aimerais vivre longtemps
ou un peu plus encore
j'aimerais sourire et ne plus faire semblant de rire...
oublier qu'on nous l'a volée
car je voudrais faire chaque pas avec elle à mes côtés comme avant
Comme chaque nuit je m’endors avec elle dans ma tête,
comme je la vois dans mes pensées,
comme je la berce dans mes rêves...
pour me réveiller à l’aube et entendre les pleurs qui me ramène à la réalité

Ainsi en vérité, tout comme chaque seconde se transforme en saison,
les larmes qui ne devaient être qu'un petit ruisseau
se sont maintenant transformées en une mer d'eau salée
qui inonde les côtes
et moi je suis au centre en espérant me noyer dans la pluie de l'automne
avant que l’hiver n'arrive et que je doive me mettre à compter les années
qui séparent le moment où tout a commencé

5 septembre 2009

il traduisait les textes de Edgar A. Poe...il dédiait à Victor Hugo

La mort des amants

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux;

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

- Charles Baudelaire, Les fleurs du mal, 1857

3 septembre 2009

Faut de la fuite dans les idées!

Un soir au théâtre, Alexandre Dumas était gêné par le chapeau de la dame assise juste devant lui.

- Madame, ne pourriez-vous pas enlever votre chapeau, demanda Dumas. J'ai payé ma place pour un louis, c'est pour voir quelque chose!

- Et moi, Monsieur, j'ai payé six louis mon chapeau, c'est pour qu'on le voie!

12 août 2009

Cicatrice

C’est une saison grise et les larmes ne se versent plus de ma vision
car le versant de la rivière a changé de direction
alors elles coulent par en dedans
Et si le coin de mes lèvres pointe vers le haut
c’est que je n’ai plus la force de tirer vers le bas
car avec toi j’ai touché le fond
et en bas il est plus difficile de creuser dans le roc
que de remonter à la surface où le vent semble souffler pour te donner l’élan de te relever

Et pourtant je te pardonne ta lâcheté

Dans les jours de pluie je regarde par ma fenêtre pour y voir mon reflet
et de ce mirage se trace des gouttes d'eau qui ruissellent sur la vitre
Ça donne l'impression aux passants que mon corps pleure de tous ses membres
Et si je meurs demain que l’on dissèque ma dépouille
pour y voir les empreintes que tu y as laissées -
Des cicatrices invisibles à la surface
mais plus profondes qu’une balle qui te perfore le cœur et ressort de ta chair par derrière pour t'attirer sur le sol avec elle

Et pourtant je te pardonne ta méchanceté

Je reprends ma plume pour écrire sur de petits bouts de papiers
des mots secrets que j’avais gardés pour te faire une surprise
Des mots qui se bousculent sur une feuille blanche pour finir en poème et exprimer toutes les émotions que j’ai maintenant enfermées dans un coffre de fer -
un coffre que j’ai verrouillé avec une clé -
une clé que j’ai avalée pour qu’elle pende sur un crochet suspendu à mon cœur
et que je pourrai décrocher que lorsque tu le feras battre encore

Et pourtant je te pardonne de me laisser te pardonner

Assise devant ma réalité j’attends encore le jour où j’aurai le courage d’affronter les souvenirs du moment où par derrière quelqu’un m’a poussée en bas de la falaise
Je t’en pris, dis-moi que ce n’était pas toi –
et où seras-tu lorsque j’aurais besoin de toi?
Car je sais que tu ne seras pas présent

Et pourtant je te pardonne déjà de ne pas être là

Moi qui suis toujours là pour toi et j'y resterai pour te nourrir jusque dans ta tombe
que je déterrerai pour m’endormir près de toi
là où tu ne pourras plus me repousser –
là où enfin tu verras que ma chaleur te sera utile –
là où tu verras que je t’attends encore

Et pourtant. . .

22 juillet 2009

le commencement du début

Ça commence par le début
par l'introduction
par les salutations
par l'entrée
par la poignée de porte
par une poignée de main
par un départ
par une ligne d'arrivée
par une première fois
un premier trait
par une main
par un regard
par le big bang
par la création
par l'initiative
par une journée
par le berceau
par l'innocence
par une destination
par un lieu initial
par une idée
par une explosion
par une étincelle
un grain d'intelligence
par une semence
par un dimanche
par un premier de mois
un premier de classe
par la première rangée
au jour de l'an
à l'anniversaire
à la naissance
dans le vide
sur une page blanche
une page vierge
une conscience vide
un vide
un néant
par un aboutissement quelconque
par quelqu'un
par quelque chose
par une cause
par la cause de la cause
par la plage
le ciel
la terre
l'univers
par les étoiles
par les nuages
par un rêve
par une nuit
de partout
de toute part
par le réveil
par le sommeil
par un voyage
par la mort
par l'après-mort
par la résurrection
par le mort vivant
par la vie
par l'oxygène
par le soleil
par la lune aussi
par la noirceur
et la lumière
dans un tunnel
vers une sortie
par une autre entrée
par la rentrée

Tout commencement a un début

21 juillet 2009

Au nom du sentier et de ses routes

Si seulement les routes étaient pavées par l'or et l'argent,
de gens au regard honnête
qui tendent la main comme une branche d'arbre,
je récolterais le fruit et le mettrais dans mon sac,
partirais sur un voyage de non-retour pour revenir calme,
j'me promène les yeux bandés sur mon chemin,
j'évite tout charlatans de la route qui me tend parchemin,
j'parle de vin avec voyageur qui part demain
évitant devin, voulant deviner le bout de mon vigne,
ce chemin mène à Rome,
mène à l'homme, mène au Planétarium,
m'amène dans les étoiles dans les voiles de la mer,
mon sentier à ma manière,
la tête dans les nuages
mais juste assez sur la terre pour ne pas marcher dans la mierda,
ne perdant point son altitude,
gardant la tête haute et l'attitude,
au nom de l'horizon qui défile à perte de vue,
fredonnant un air musical qui ferait danser les dieux

j'ai pris ce sentier robuste là ou l'arbuste ne pousse plus,
les voitures ne passent plus,
difficile d'y faire du pouce et je pousse,
encore plus loin,
jusqu'à ce que ce village soit minuscule comme une molécule,
défiant les kilomètres les trouvant ridicule,
évitant surplace parfois synonyme de recul,
croisant nids-de-poule en abondance,
une pluie ici et là et un bidon d'essence,
un champ de blé de couleur jaune,
couleur de la Renaissance,
couleur du soleil sous la lumière pour refaire sa naissance,
refaire son aisance sous une mobilité nomade,
une route droite,
une voûte calme,
un oiseau dans les airs,
un air de doute plâne,
aucun doute j'flâne sur le dos d'un âne,
un sentier poétique sur les mots de mon âme,
croisant des étrangers fiers supporteurs de la différence,
des paysans de pays inconnus et des odeurs étranges,

j'ai pris ce sentier pavé de bravoure,
ou ces figaros ont coiffé les paysages avec amour,
des détours menant à la tour du château des rois,
au bas des marchands marchant avec marchandise dans un char de bois,
des mois, des jours et des secondes,
des semaines se comptent,
se plonger dans le sport du temps,
je m'élance et compte,
comble de mes pieds qui marchent de droite à gauche,
je m'assis dans l'ombre d'un arbre pour constater l'équation de ce monde,
tout est plus compliqué à force que ce sentier avance,
poussé par le vent,
avoir la faim dans l'estomac qui éventre,
un épouvanteil aux aguets,
quand ce sont les corbeaux qui nous hantent,
dans l'antre de la nuit j'me promène avec une lampe,
lampe qui m'éclaire dans cette clairière,
tout me semblait plus clair hier,
mais le temps qui m'étampent viendra un jour me taire,
air musical qui flotte dans ma tête,
souvenir du matin,
prenant la route du sentier pavé des rêves,

au nom du sentier, de ses routes et de son saint-esprit
au nom du sentier, de ses routes...

7 juillet 2009

Souvenirs dans le vent

C’est un orage de pluie qui revient par ici
qui perturbe l'emblème d’un bonheur volé
arraché des mains des innocents devenu accablant
Va-t-en ou périe sous la pluie
sur le bord du chemin
ou allongé sur les rails de train
Rien de tel pour faire disparaître les maux
Mais que veut dire tous ces mots?
Ne serait-ce que des sottises?
Hélas, celui qui sait n’oserait y songer
Mieux vaut plonger dans le néant
et tresser nos souvenirs
pour en bâtir un avenir
qui nous rappellera certes que l’amour heureux n’existe pas
que les femmes n’aiment que leurs enfants
alors que les hommes ne vivent que pour cent ans

C’est un orage de pluie qui revient par ici
Qui perdure dans l’éternité
d’un mauvais sort qui ne fait que s’éterniser
Hélas, c'est toute la même chose
L'histoire se repète et ne cessera que lorsque viendra sécheresse
Et je vous le dit:
l’amour heureux n’est qu’une caricature dressée pour les malheureux

15 juin 2009

Barrage-poids

Attendre que l'horloge cesse ses battements d'ailes
parce que ses organes se sont usés avec le temps
après l'accumulation poussièreuse des années,
mais il n'y a que fissure au barrage
car celui-ci refuse de craquer,
ce mur de béton nous empêchant de partir
avec le courant de la fraîche fluidité de l'infini,
collé au mur de cette enclume de vie,
lorsque l'on rêve de s'élever à une crue,
ou que l'on n'attend que ce tremblement de terre,
celui qui permettra à cette fondation de lâcher-prise,
fondation inutile qui ne fait que barrer tout sens,
lorsque sa voix est cadenassée,
et que l'on ne peut l'utiliser pour se vanter de sa sage vieillesse,
espérons qu'il pleuve davantage pour se libérer enfin,
lorsque la fin ne tire plus à sa fin,
lorsque son corps tire péniblement à ses joints,

bloqué par la solitude de tes murs d'hôpitaux je te vois,
subir l'agonie des derniers jours,
et je pris pour que tu puisse partir en paix,
dans le courant d'une fuite libératrice,
afin de ne plus rester là,
planté comme un barrage
qui turbine lourdement le temps,
mais qui a déjà turbiné la peur et le monde,
mais qui turbine encore,
contre son gré,
contre le temps,
contre le courant
à contre-courant

27 mai 2009

Chez Maurice

Pour faire face a l'appart de Maurice Durand,

ça prend quelqu'un qui est patient pis qui est endurand,

ça fait que j'espère que t'as amené tout tes instruments,

parce que sa tonne d'assiette c'est tout un monument,

Mais jusqu'a date tu te demande quessé que j'fais icitte,

est-ce que chu venu en vacance ou bin chu en visite,

bin non chu venu a Montréal pour aller au studio,

fallait que j'trouve une place pour crasher au plus tôt,

C'est la que Crack est venu et m'a proposé ça:

tu pourras crasher chez Maurice pendant que y'es a Cuba,

so j'ai plongé dans la vaisselle avec un gros tuba,

en écoutant un gros beat comme si c'était la rumba,

quand y'avait pu de savon chu allé dans l'salon,

qui avait l'air d'un chilling-spot de vagabond,

yavait plein de poussière sur toute la table,

des draps sals, moi j'étais pu capable,

so j'ai sorti l'balai avec la mope,

en espérant que ça soit un peu plus propre,

mais jusqu'a date j'vous ai même pas parlé de son fridge,

qui était tellement vide qu'il avait l'air invisible,

yavait une tranche de Kraft, 3 4 saucisses,

un pot de mayo qui était passé date,

c'est la que j'ai dit a Crack fuck it i faut qu'on décalisse,

dans une épicerie , awaye amène ta liste,

so j'ai pris les clés de ma Mazda,

pis on est parti direction le IGA,

on tourné a droite sur Rose-de-Lima,

croisé une femme qui ressemble a Delima,

on a parké notre char, bin relax,

step dans la place avec une tonne de cash,

si tu pars en voyage pour moi c'est bin dommage,

parce si tu me passe tes clés,

moé m'as chiller chez toé...


(refrain)

quand tu passe une semaine chez Maurice Durand

c'est la loi de la jungle so soi un survivant

jusqu'a temps qu'il revienne comme le survenant

fait que si tu me passe tes clés moi m'as chiller chez toé


Aussitôt que chu arrivé dans l'allée des fruits,

c'est la que Crack i m'a dit que j'ai toujours rien compris,

Maurice i mange juste les fruits dans semaine des 4 jeudis,

c'est vrai qu'un sac de pomme c'est pas fait pour lui,

Mais dis-moi donc ce qu'il préfère?

une coupe de viande, pis une caisse de bière,

une bonne pizza pis du St-Hubert,

une couple de clop pis du weed pour dessert,

en regardant tout ce qui se trouvait dans l'panier,

c'est clair IGA pouvait pas venir nous dépanner,

yavait des pâtes bio, du jus d'orange,

3 4 carottes pis une pinte de lait,

cétait tous des aliments que Maurice achèterait pas,

mais nous on avait juste le goût de se faire un bon repas,

ca fait qu'on a payé pour retourner a la maison,

mais yavait pas de chaudron,

on était dans rien de bon,

ça fait que Crack a soudainement eu l'idée magique,

d'aller en chercher un chez-lui avec son gros bycik,

avant de partir Crack m'a donné la mauvaise nouvelle,

qu'il fallait que je m'occupe du reste de toute la vaisselle,

so j'ai frotté a gauche, frotté a droite,

frotté pour l'amour du ciel c'est incroyable,

si tu pars en voyage j'préfère être confortable

parce quand tu me passe tes clés,

moé m'as chiller chez toé


Maurice a 3 4 manettes pour sa télé,

en plus d'en avoir une autre pour son satellite,

mais demande moi pas comment m'a écouter mon émission,

j'sais même pas comment allumer sa télévision,

il collectionne les dvd comme les macarons,

yen a tellement qu'il renderait jaloux Vidéotron,

ya un crummer électrique pour son stash de pot,

pis un sofa de léopard fait pour sa cocotte,

mais chez Maurice tu peux faire beaucoup d'économie,

avec les cannes de bière qui traînent sur son tapis,

mais jusqu'a date tu te demande surement c'est qui Maurice,

est-ce que c'est un hermitte, ou bin c'est un ti-criss?

j'te dirai dans l'fond c'est même pas un des deux,

c'est juste qui traîne un peu comme un robineux,

dans l'fond tu peux dire qu'Maurice c'est un bon jack,

hey yo c'est un bon vivant pis ya l'coeur a bonne place,

il nous laisse son appart quand qu'il part au sud,

yé toujours accueillant malgré sa tête de mûle,

si jamais t'as un Maurice dans ton entourage,

dis-lui que tu l'apprécies, awaye moi j'tencourage,

quand il nous invite chez-lui c'est l'party,

pis il nous laisse continuer même quand yé parti,

fait que si jamais ton Maurice part pour voyager,

dis-lui passe-moi tes clés,

moé m'a chiller chez toé

19 mai 2009

Toi l'ignoble

toi l'ignoble
tu vole les pauvres pour te remplir les poches
ta saccoche est pleine de chrome
et ça sent la misère
toi l'ignoble
t'impose ta loi
comme on impose une enclume
on t'appelle l'oppresseur
car tu te crois supérieur à plusieurs
toi l'ignoble
t'as mis Dame Nature dans rue
tu lui fais vendre son cul
t'as vendu les rivières pour en faire un commerce
toi l'ignoble
tu pose ton nom tout partout
tu pense que tout t'appartient
mais t'auras jamais mon âme
peu importe ce que tu me donne

arrête de me dire que tout ça c'est normal
que tu fais parti de ce reigne animal
dis-moi quand est-ce que tout ça va changer
va-t-il falloir que j'parte sur un champ pour me battre
mais si t'es un homme qui est digne de son nom
j'espère qu'un jour tu vas revenir à la raison
arrête d'exploiter tout ce qui se trouve sur ton chemin
des gens dans ton espèce on en a pas besoin
arrête de boire l'eau qui se trouve dans nos lacs
tout ce qui va nous rester c'est l'eau qu'il y a dans nos flaques
dis-moi pourquoi tu te prends pour un Dieu
tu vois pas que t'es un criminel à ses yeux?
Mais si t'es un homme alors lâche ta besogne
renonce à ton non-sens avant que tout soit désordre
arrête d'exploiter la foi de ton peuple
un jour t'auras pas le choix de nous affronter tout seul

toi l'ignoble
tu cache ta face derrière un masque fait de marbre
t'ignore ce qui s'passe dans le vrai monde
tu préfère vivre dans le mensonge
toi l'ignoble
tu brûle des vies
à force de brûler ton cigare
tes cendres tombent comme la pluie
aussi acide que ton coeur
toi l'ignoble
tu nous as tous en otage
mais prend nous pas pour des caves
peu importe ton étage
on reprendra ce qui est à nous
ignoble
regarde-toi pas dans le miroir
la glace risque d'éclater
un peu comme notre sang-froid
qui risque de devenir tempête

arrête de me dire que j'suis paranoiaque
que tout ce que j'raconte de toi c'est qu'un mirage
dis-moi pourquoi tu te soucie de ton image
c'est peut-être parce qu'à quelque part
tu sais que t'es coupable
si t'es un homme bien confronte tes erreurs
si il te reste une conscience ou une parcelle de ton coeur
arrête de croire qu'on va fermer les yeux
tu vois pas qu'on a découvert ton petit jeu?
arrête de prier au nom du dollar
de piller le monde et les tombes de nos morts
j'espère pas que c'est la haine qui te motive
sinon y'é temps de freiner ta locomotive
si t'es un homme fais face à la musique
c'est fini le silence fais face à ton public
arrête de croiser les doigts c'est inutile
nous on connaît nos droits
on veut loi et justice

1 mai 2009

Des oeufs au lieu des yeux

J'ai mordu à l'hameçon
Pourtant je ne suis pas un poisson
Je ne suis que la fille d'à côté
Qui s'est bien fait baiser
Par une matinée au ciel bleu
Lorsque tout était silencieux

Il m'a charmé par son humour
mais ce n'était que pour me faire l'amour
et je l’ai vu fermer les yeux
pour rêver de celle qui ne le désire pas
pendant que moi je le chéris tant

Je m'imaginais déjà être sienne
mais il ne pensait qu'à l’ancienne
et maintenant je me noie dans mes larmes
qui lentement se transforment en une mer salée
pour m’inonder et faire de moi un poisson
qui périra car j'ai mordu à l'hameçon

18 avril 2009

Conversation with THA New Yorkers!




The Lost Tribes of New York City

15 avril 2009

Lunch break

Comment peux-tu savoir?
Comment peux-tu savoir où se trouve ton siège,
ou qu'est-ce que l'avenir te réserve?
je t'écoute parler et tes convictions futuresques m'énervent
car tu me dis que tu sais,
tu sais où tu seras dans 10 ans,
quand moi je ne suis plus sûr
de savoir ce que je ferai la semaine prochaine,
je sais seulement que j'ai des passions
et qu'elles me guident,
comme une lampe à l'huile
dans les couloirs obscurs d'une pyramide,
toi tu connais ton boulot et tu trace
ton chemin de carrière,
comme si l'histoire était déjà inscrite en caractère gras,
tu te vois déjà à long-terme,
quand le jour n'a même pas fini son terme,
pour toi l'herbe est verte,
le ciel est bleu,
le gris est terne
et l'amour et la haine font deux,
tu calcule tout à l'avance
comme si tu possédais une médium comme agente,
et j'tente de te comprendre
mais ton discours m'endors tellement profondément
que mes silences commencent à ressembler à des ronflements,
peut-être suis-je jaloux,
moi qui saute d'une job à une autre,
d'école à école, de loft à colocs,
jusqu'à chez mes parents, d'un kick à un autre,
d'un thème à un autre, de l'est jusqu'à l'ouest,
moi qui cherche,
comme un archéologue ivre de recherches,
mais qui ne trouve que des ossements d'indices,
ou des trésors gisant dans l'ombre de ma conscience d'argile,
moi qui n'a que l'incertitude comme conviction,
comment est-ce que toi tu réussis à vivre sur tes prédictions?
tu semble marcher les fesses serrées,
à ne point considérer tout ce qui se trouve hors-routine,
à marcher en ligne droite comme un moteur d'usine,
seulement il me semble que,
c'est mieux de ne savoir ce que l'on veut faire,
parce que c'est tout une mer d'opportunités qui s'ouvre pour nous au jour de pêche,
je pourrais être père ou prêtre,
peut-être pas prêtre,
mais quelque chose comme pêcheur de rêves,
ou acteur sur scène,
si chose était possible,
car l'impossible est pour moi chose atteignable,
mais toi tu sais, tu vois,
tu te conforme, tu rationalise,
tu regarde à la loupe, tu osculte au microscope près,
tu dresse un portrait de ta vie,
et ça m'ennuie désolé,
ces idées de confort, d'assurance,
de salaire et de finance,
mademoiselle,
je vous trouvais belle il y a une heure,
mais notre lunch tire à sa faim
et j'dois retourner me faire du beurre...

14 avril 2009

L'enfance me manque

Je suis un adulte qui se cache derrière ses mains en s'imaginant que peut-être si les grands ne me voient pas ils penseront que je suis encore un enfant.

8 avril 2009

Un peu plus haut

Parf ois je rêve que je ne l’entends plus
qu’on l'emporte au loin là-bas
trop loin de moi
c’est un véritable cauchemar
car tant qu’elle est là
je n’ai besoin de personne
même Dieu pourrait me quitter
si c’est elle qui reste pour me bercer

Parfois quand je l’entends
j’ai envie de crier
car seule elle peut me vider
et me ressourcer
même quand tout semble sombrer
D’autre fois quand je l'entends
j’ai envie de pleurer
et hurler du plus fort
de toutes mes forces
comme elle le fait dans sa robustesse
encore et encore

Je voudrais m’enfermer dans une sphère qu'avec elle
une cloison des plus fortifiées
pour que toutes ses vibrations ne résonnent que sur moi
et me caressent comme de la soie
car jamais je ne pourrais survivre si elle n’est pas là
son départ serait comme tomber des chutes
pas celles du Niagara
mais du plus haut d’Angel au Venezuela

Comme je l’entends
jai envie de l’élancer
et si seulement je pouvais je l'étreindrais
je lui tenderais mes bras quand elle sonne triste
et je l’emmènerais avec moi danser
comme elle le fait sur la piste
Je la garderais que pour moi
comme une hypocrite
et jaurais du mal mais je la partagerais
que pour animer le rire des enfants
mouvoir leur cœur de tous les malheurs
mais je veillerais sans cesse sur elle
pour que jamais on me l’enlève
et je la sauverais des vilains
de ceux qui la persécutent
qui l’utilise à profit
comme je le fais pour ma survie
de ceux qui la ridiculisent
et qui ne font d’elle que des bêtises
mais sans les hommes, je sais, c'est triste
mais elle ne saurait survivre
elle ne pourrait subsister au temps
à cette époque qui nous quittes à chaque instant

Je ne veux vivre que si elle existe
car quand je l’entends
elle m’emporte encore plus loin
au fond là-bas
Un peu plus haut
et c’est beau comme le chante Ginette Reno
Je veux m’endormir encore et encore sous ses sons
et l’emmener avec moi dans l’autre monde
de l'autre côté
lorsque mon corps reposeras dans sa tombe
Et si là-bas elle n’existe pas
c’est qu’ici sur terre c'est le paradis

Parfois je rêve que je ne l'entends plus
et tout autour le vent se vide
car elle est comme la fourrure lors de la tempête
comme un toît sous un ciel qui pleure de l'eau
ou comme la lumière au bout du tuyau

Alors que mon âme s’envole
que mon esprit me quitte
qu’on me prenne ma vue
qu’on me vole ma voix
qu’on m’arrache mes bras
et tous mes membres
mais qu’on me laisse mon ouïe
car quand je suis triste
quand il semble n'avoir que du vide
je sens que je ne suis pas seule
et que je ne tomberai pas
tant qu'il me reste la musique

3 avril 2009

au 3e jour du mois

Au 3e jour du mois,
je pris finalement mon courage entre mes bras,
je sortis de mes draps
pour aller chercher une pelle et une brouette,
direction le cimetière,
avec cette vieille canaille que je comptais enterrer depuis que le jour est jour,
une pleine lune éclaira le moment,
j'arrêtai d'un coup sec mes mouvements,
lorsque j'aperçus une terre vierge
où je pourrai y planter mon dolmen funéraire,
je plongeai ma pelle tête première
en arrachant l'herbe en surface,
jusqu'à ce que je puisse apercevoir les verres de terre
qui se tortillèrent le corps à me voir le visage,
moi qui n'étais plus sûr de soi
comme une limonade passé date,
je creusai d'un geste sûr et décidé,
outré par cet avenir que je pensais toujours en vain pouvoir dessiner,
je lançai des jets de terre,
jets après jets,
en pensant à ces tièdes journées,
où mon moral était aussi bas que le niveau de la mer,
jets après jets,
à ces gestes que j'ai toujours voulu faire sans jamais ne les avoir posé,
comme une image qui hante un photographe,
jets après jets,
à cette insécurité traîtresse,
comme un château dépourvu de forteresse,
jets après jets,
à ce manque de confiance
qui m'empêche de voir la vie en haute définition,
telle qu'elle devrait l'être,
comme un roman dont nous sommes maître de l'action,
j'arrivai finalement au fond,
à bout de souffle,
sans néanmoins être à bout de force,
pour ensuite retourner au rez-de-chaussée du sol,
où gisait mon cadavre dans un sac de poubelle,
où seul la lune et un corbeau perché
ne purent nous apercevoir,
comme une lueur sur le firmament du soir;
je pris par le col cette foutu ordure
que je jetai dans la fausse
de mes souvenirs fauchés,
comme un fossoyeur je me mis à enterrer,
enterrer par pur plaisir,
enterrer en ricanant,
enterrer solonellement,
enterrer sans n'éprouver de peine aussi profonde que cette tombe,
soulagé,
je me félicitai du travail,
de cet acte héroique et machiavélique à la fois,
de ce que peu d'hommes n'arrivent à accomplir,
lorsque marche l'empire des jours tristes,

je pris alors une pierre rectangulaire,
sur laquelle je gravai ceci:
''ici repose le corps de mes soucis''
et je retournai dans la nuit,
serré à la gorge par les faits,
en sachant que je pourrai finalement me reposer en paix...

27 mars 2009

Une ride au Cégep

Il s'asseoit sur le siège conducteur,
moi du passager,
c'est un homme repentit de sa jeunesse,
accablé par son travail et ses richesses,
son visage est aussi dur que dictature,
et sa stature lui donne fier allure de militaire,
moi j'étais étudiant,
un jeune puceau face au monde des chimères,
nous discutons,
sur le fil triangulaire de l'horizon,
nous parlons de rien,
jusqu'à ce que je glisse mes aspirations,
sur le tableau de bord,
il fronce les sourcils,
dans le rétroviseur de ses convictions,
il m'écoute glaçialement,
car lorsque je lui parle de travail,
il ne voit que REER et placements,
les pneus roulent sur les boulevards grisâtres de l'automne;
un silence enveloppe l'air pour un moment,
il cherche ses mots,
un proverbe ou un slogan,
un nid-de-poule rompt le silence;
c'est par son expérience qu'il m'avoue,
que dans la vie,
on ne peut faire ce que l'on aime,
car pour lui le travail,
c'est marcher dans la boue,
c'est dormir debout,
c'est ce qu'un homme doit faire pour joindre les deux bouts,
aimer sa job,
c'est pour les fous,
à ces yeux je devais être innocent,
moi qui croyait en l'impossible,
à briser les chaînes de l'esclavagisme,
ou celles du rationnalisme,
un nuage gris m'emporta,
le moteur s'arrêta,
je sortis de l'automobile,
le remercia de m'avoir reconduit,
lui il repartit sur la route,
probablement convaincu d'avoir bien agit,
moi je repartis dans des doutes,
sur le rythme effrené de mes cours,

prenez note;
c'est à coup de désillusion,
que l'on tue la jeunesse,
et les saisons

19 mars 2009

Je te salue

Je te salue
sauveur de l'hostilité des froides journées,
ami des oiseaux et de la faune florescente,
tailleur du gendre féminin limitant la longueur du tissu,
briseur de glace et de mascarade du carnaval,
marmotte qui s'empresse hâtivement de braver son museau à la foule,
virus qui sème la contagion des sourires,
bonheur dans une bouteille vide que l'on ingurgite en quantité atmosphérique,
thérapeute des plus dépressifs du genre,
horticulteur des jours heureux,
promoteur du vert comme un Irlandais à la Saint-Patrick,
regain d'espoir comme un président noir,
catalyseur des mauvaises énergies,
calorifère naturel qui pousse sur le terreau fertile du quotidien,
impresario du cycle de la vie,
cycle que l'on ne peut freiner comme les chaînes de l'existence humaine,
fornicateur professionnel faisant l'amour à notre moral,
personnage mesquin qui prend parfois trop de temps pour passer à l'action,
marin revenu des torrents gargantuesques de la mer,
constructeur de terrasses aux abords des boulevards humides,
poseur de lumières, électricien légendaire,
fossoyeur du gel à-n'en-pu-finir dans le cimetière de l'hiver,
non, tu n'es pas un poisson d'avril

tu me rappelle à quel point j'appartiens à cette planète,
tu me rappelle ces coulées de sirop d'érable sur une neige qui me semble douce à ma peau,
à ces conquêtes de jeunesse où l'on s'empresse de prendre siège comme un manège,
à ces journées adolescentes où nous brûlions l'encens des rois pour la première fois,
à ces toits plus légers tout comme l'épaisseur de nos vêtements,
à une plume qui chatouille nos sens,
à ces raisons pourquoi il y a peut-être un Dieu à quelque part à barbe blanche, en turban, ou en tunique orange,
tu me rappelle l'odeur des granges de campagnes,
au bruit d'un bouchon d'une bouteille de champagne,
tu me rappelle et me fait oublier cette chanson de Gilles Vigneault,
tu me rappelle à quel point j'existe et jusqu'à quel point je peux oublier pour un moment tous ces ravages qui détruisent la planète,
lorsque je vois ces femmes tu me rappelle que je suis animal,
tu me rappelle que j'ai une mémoire et qu'elle peut m'amener des souvenirs précieux comme présent,
pour toutes ces raisons et encore plus,

je te salue
allié des nations,
de la mienne en particulier;
peu importe comment l'on t'appelle

11 mars 2009

On ne meurt que dans les pensées

Je pense à vous
figures plus floues que le brouillard
qui se sont dissipées dans l'ombre des mes mémoires
quand pourtant vous étiez là

À quelque part près de moi
dans mon parcours téméraire
à me sourire ou à me tendre main et propos
lorsque nous nous sommes croisés

Sur le firmament de notre providence
je ne me rappelle plus de vos noms
ni même ne saurais-je reconnaître votre visage
s'il apparaîtrait dans une foule tel un mirage

C'est que vous êtes décédés, il y a de cela longtemps
lorsque je vous ai oublié
dans la mire de mon existence
parmi les insignifiances de mon passé

Vous faites parti de ces fantômes
qui me hantent encore à ce jour
jusqu'à ce que vous reveniez comme par miracle
dans la réincarnation de l'imparfait

Je ne sais pas qui vous êtes
mais je sais que vous êtes
que vous avez déjà été, tenanciers de mon présent
comme le printemps en avril

Jusqu'à ce que l'été vienne vous remplacer
c'est là que je réalise bêtement
que l'on ne meurt que dans les pensées

10 mars 2009

Minha cara linda!

J’aimerais pouvoir crier et que l’écho de mes cris résonne dans la tête de tous les hommes pour leur donner plus de conscience
Parce que je vis comme si je meure chaque jours alors que je devrais mourir en vivant pleinement chaque minute, chaque seconde, chaque atome

Dans un espace flou de ma mémoire repose de petits éclats de souvenirs qui viennent noircires le rire des enfants
Mais j’ai peine à croire à ma propre mémoire, comme si ces épisodes n’étaient qu’un rêve ou un récit qu’on m’avait raconté et dont j’étais le personnage principal

Plus je vis au nord plus mon cœur fond alors qu’il devrait mieux se conserver dans la froideur de ce pays
Et si je marche vers le sud, finirais-je par me sentir plus vivante et aurais-je la force de me livrer au tout puissant?

Quelqu'un entendera-t-il mon cœur qui bat à travers cette pollution de bruits qui devient sourde à l’oreille des accoutumés?
Et si je m’allonge sur le sol pour y écouter les sanglots de la terre, quelqu’un me tendra-t-il sa main pour me relever de l’obscurité de sa souffrance qui m’aura envahie pour un peu se libérer?

J’ai les genoux qui saignent tellement j’ai prié pour qu’on cesse de faire d’eux une marchandise qui comme une cuve de vin peut donner un cru exceptionnel ou au contraire perdre toute sa valeur
Et dans mon désespoir j’arrive à m’endormir en songeant à mon impuissance dans tout ce délire

Mais lorsque je t’entends m’appeler et courir vers moi en levant les bras pour que je te berce dans les miens
Lorsque je te vois sourire et danser en tapant des mains pour animer la scène
Lorsque tu poses ta tête sur mon épaule pour t’endormir à bout d’énergie car tu es épuisé d’avoir travaillé toute la journée à nous rappeler qu’il reste toujours de l’espoir;
le moi qui semblait n’être plus qu’une coquille vide se remplie de nouveau comme une fleur qui renaît à travers les débris


6 mars 2009

Pourquoi je rap...?

Tu m’as demandé pourquoi je rap et j’ai figé, je suis resté aussi neutre qu’une statue, aussi muet que silence, je ne savais quoi répondre car aucun mot ne me venait à l’esprit, j’aurais pu dire n’importe quoi, évoquer n’importe quelle salade, mais rien ne m’aurait satisfait réellement, rien n’aurait expliqué cette obsession que j’ai pour les mots et les percus, chose qui t’a profondément choquée,

Aussi simple que cette question pouvait paraître,
Je suis resté immobile, à fixer le vide, à voyager dans le néant, à creuser dans ma tête sans atteindre le fond de mes idées, j’aurais pu parler de mes buts, de mes passions, de mes ambitions ou de carrière, j’aurais pu parler de mission, m’inventer des raisons comme un politicien invente une rhétorique habile pour gagner des intentions de vote, mais si j’avais répondu, je me serais senti trahi, je serais resté sur mon appétit, peut-être n’avais-je tout simplement pas la réponse car personne ne me l’avait posé auparavant,

Aussi banal que cela puisse paraître,
Je me suis rendu compte que je rappais sans penser comme un animal mange et dort sans se questionner, comme un automatisme-né dans les réflexes du chien de Pavlov, cette question me hante encore aujourd’hui, car je n’ai toujours pas de réponse précise, encore aujourd’hui il m’arrive de me demander pourquoi, d’entendre la voix d’un adulte qui tente de me ramener sur terre, de me dire que c’est un jeu d’enfant ou d’adolescent, que je ne suis pas digne de porter l’habit de ma poésie, que je devrais m’assagir et passer à autre chose,

Aussi choquant que cela puisse paraître,
Après ça me revient, cette fièvre qui m’emporte dans l’engouement de vouloir créer un rythme sur papier car une feuille vide me fait penser à un instrument que l’on ne joue pas, je lance alors des jets d’encre dans un cycle dément, après je récite, j’enregistre,j’écoute et je deviens mon propre fan, j’attends toujours de savoir ce que mon âme va concocter cette fois, l’effet surprise, le cadeau que je porte en moi,

Aussi narcissique que cela puisse paraître,
j’ai parfois peine à croire que c’est moi que l’on entend car ces idées me sont venues comme par magie, comme si on m’avait soufflé un brin d’intelligence pour un instant et que je l’ai régurgité ensuite,

Aussi étrange que cela puisse paraître,
Parfois certains m’avouent apprécier mon œuvre, alors je me remets au processus, je retourne à l’usine, dans ma chaîne de production, peu importe le coût, même si je sais que ma musique est parfois un investissement sans-retour, comme une automobile, comme une voiture qui me permet de voyager dans l’inconnu, alors je me dis que j’accomplis peut-être quelque chose, c’est là que je reviens à moi-même, que je retourne à un moi le plus pur, le plus près de mon univers,

Aussi bizarre que cela puisse paraître,
Malgré le martelage de ma raison, mon inspiration gagne le dessus, même sans contrat de disque, sans site web ou de rotations sur les stations, car ce principe me va comme un gant et me permet de vivre, d’être, d’immortaliser mes pensées comme une photo immortalise une image, d’avoir l’impression de retenir l’attention du silence, de rallier des solitudes,

Aussi nébuleux que cela puisse paraître,
Ensuite je réalise que je porte un don, qu’il me faut l’exploiter d’une manière ou d’une autre sinon c’est toute ma personne qui risque d’éclater, je ne peux peut-être pas réparer ta laveuse-sécheuse ou réanimer ton cœur mais je peux écrire une chanson qui vient du cœur, sur un fil d’artère, je suis beaucoup plus que ça et je ne prétends pas être plus, c’est tout simplement chose que je fais, de cause à effet, chose qui me permet d’être, de donner un héritage de moi-même comme un peintre peint, comme un photographe enregistre des images, comme un b-boy break, ou comme un sculpteur sculpte, de laisser un héritage de lyrisme dans les vestiges du temps, c’est ce qui rallie mon être au monde, au tout-puissant, au tout, à tout ce qu’on appelle divin ou matière, rapper pour rallier les deux bouts de l’infini, rapper pour flotter dans l’atmosphère, rapper pour les pours, rapper pour rien,

Aussi flou que cela puisse paraître,
Tu m’as demandé pourquoi je rap, et je te répondrai par trois points de suspension,...

26 février 2009

Comment je t'imagine

Je t'imagine aussi douce que brise d'automne
narguant le pollen des jardins d'Éden
les courbes aussi somptueuses que voûtes des cathédrales
la voix faite de satin; que le matin embrasse de rosée

Je te vois aussi élégante que lumière blanche
avec un rire que tu porte aussi bien que ton nom
qui m'apaise dans la torpeur de la nuit
que je visite dans la calomnie de la solitude

Je t'imagine aussi belle que modèle
vouée à ses plans comme une architecte
mais prête à voyager sous mon aile
sur un vol nous menant aux paysages incertains

Je te vois ouverte sur le monde
comme une statuette au sommet d'une montagne
aussi sensuelle qu'une algue dans les eaux des bermudes
dansant avec la mer sur un rythme aquatique

Je t'imagine imparfaite
aussi aveugle que je puisse l'être
dans la splendeur de ta simplicité
ne me laissant que ton parfum subtil en ton absence

Je te vois aussi royale que reine
la présence aussi apaisante que chute en forêt
à quelque part parmi les astres
dans l'harmonie du désordre

c'est donc ainsi que je t'imagine

ô toi, femme que je n'ai pas encore rencontré
que je connais peut-être déjà
que je ne rencontrerai peut-être jamais
mais que j'espère qui existe

Le silence

c’est comme un long chemin
parsemé de sagesse
c'est mes pensées de toi
à chaque heure de la journée,
chaque espace entre deux soupirs
à chaque instant où je respire

Le silence
c'est comme un immense palais
rempli de vide
c'est moi dans un monde sans toi
rêvant de nos plus beaux souvenirs,
de tes traits les plus fins
rêvant qu'il n’y a tout simplement pas de fin

Le silence
c'est comme une longue attente
enveloppée de patience
à compter les jours passés ensemble,
les jours depuis notre dernier repas
à compter les jours qui séparent notre prochaine rencontre

Le silence
c'est comme. . . la mort
noyé dans un éternel discours de larmes
à prier qu’un jour tu répondras,
que j'entendrai ta voix
à prier pour un avenir où tu es encore là

Noël sans toi n’existe pas
Reviens. . .Isaac demande pour toi.

23 février 2009

Leader du peuple

Sous les débris d'un peuple opprimé
naît un lion affamé
une lueur d'espoir surgit comme une plante en besoin d'oxygène
son charisme légendaire
lui permet de faire vibrer les foules
de souffler confiance
comme le courant souffle une vague sur le bord du Pacifique
ses ennemis collossales, aussi géants soient-ils,
ne l'empêchent pas de livrer discours sur podium
il met sa vie en péril pour le poids d'une masse
c'est la roche au visage de Goliath
ce sont les ancêtres déchus
qui s'affirment dans le torrent d'une menace

ses paroles inspirent
comme une guitare espagnole sur l'abord de la Compostelle
des regards s'illuminent
et le suivent direction le soleil levant
direction révolutionnaire
là où l'on ne vit plus l'enclume au tibia
là où l'on ne nous regarde plus vers le bas

il porte en lui une épée
qu'il prête à ses pairs
et lègue une confiance hors-pair
c'est la bouée des mers
la clé des portes vérouillées depuis des siècles lumières
il lève les bras et prédis la victoire
met au défi ceux qui n'osent pas y croire

il détruit esclavagisme, impérialisme, racisme...
toutes formes de ''ismes'' qui en donnent plus aux riches
il est un don du ciel
une forme de messi comme le christ
c'est qu'on admire son parcours
la façon dont il conduit son tracteur de bravoure
portant la mélancolie des plus faibles dans son coeur
il transforme frustrations
en rébellion que l'on chante tous en choeur

il s'affirme au pluriel,
impossible de l'acheter ça ne sert à rien
son but n'est pas matériel
et même si on ose le tuer
son nom s'accouplera par millions
pour reprendre les rennes d'une mission inachevée
essence immortelle
il défend des valeurs justes et universelles
il est le glaive des plus faibles
le rêve de King
l'aigle au secours des victimes
frères des nations et cultures
il parle différentes langues
mais véhicule chose commune

il est Morales, Lévesque et Gandhi
Barack et Ken Wiwa
Guevara et le Dalaï-Lama,
et encore plus, et beaucoup plus,
et plus que ça

Pour les enfants qu'on n'écoute pas

Pourquoi leur casser leurs rêves ou leurs espoirs?
Pourquoi pas leur dire que le monde est leur
au lieu de leur montrer l'heure?
Pourquoi pas leur laisser une chance
au lieu de leur fermer les portes?
Leur donner la clé est important
Pourquoi les laisser traîner, flâner?
Les délaisser?
Les jeter sans boussole dans la mêlée
faut leur faire un clin d'oeil les blinder
sinon c'est nous les cinglés
faut les libérer des chaînes
avant qu'ils se fassent épingler
Pourquoi les induire?
Pourquoi rien dire quand rien les inspire?
Un enfant sans rêves ya rien de pire
c'est le cas de le dire
faut pas que la flamme s'éteigne
faut leur tendre la main
avant qu'il soit trop tard demain
Faut les
aider pas les fouler
Faut leur
donner la vie
non pas leur enlever comme un voleur
ils pourraient être footballeurs
Barack Obama ou un ours polaire
Donnez-leur juste un peu de couleur

Donnez-leur de l'or et de l'âme
du piano et de l'orgue
le globe et la possibilité d'y remettre de l'ordre
écoutez-les
la télé n'est pas un psychologue
Rappelez-leur qui faut être enfant
avant d'être un homme
Parlez-leur de bonheur de bonne heure
Débarquez-les des radeaux qui mènent à la chute
Soufflez-leur du coeur
Donnez-leur les pyramides du Caire
Avant qu'ils tombent en chute libre
Offrez-leur un parachute
Laissez-pas votre petite fille s'habiller en Britney
Laissez-les vivre une enfance sans se soucier du vernis
Sans se
soucier d'être sexy
ou d'être belle pour être chérie
Apprenez-leur qu'on peut être belle dans son esprit
Faut qu'on
évite que les stéréotypes les bouffent
Pour qu'ils deviennent invincible
face à ce monde qui nous pousse
Ce qu'il faut
c'est un coup de pouce
et non pas un coup de crosse
cette toune-là
c'est pour tout les enfants qu'on n'écoute pas

15 février 2009

Le Grinch de la St-Valentin

Mais que se passe-t-il dans la tête des gens?

Aussitôt que le 14 sonne à l’horloge
On dérobe les consciences de leur forme
Le rouge devient tout d’un coup à la mode
On retrouve bijoux autour du cou comme une corde
Parfum coco-Chanel se promène dans l’air
Les bonbons-cannelle dans l’halène de partenaires
Les ports de mers de rencontres sont pleins
Tandis que célibataires tentent en vain de faire le plein
Les bancs publics de Brassens sont complets
Les hommes portent un complet
Et femmes cachent leurs complexes
Il y a des rangs dans les restaurants
Des files d’attentes pour se minoucher autour d’une soupe
En ignorant le poil de doute qui flotte dans la coupe
Cupidon a la gâchette facile comme un républicain en temps critique
Presque tous sont ciblés et deviennent des victimes

Presque tous? Non sauf moi, le Grinch de la St-Valentin…

Je me masque pour briser le set du dj du bal
Pour chanter des chansons les plus ignobles du carnaval
Je mets de la poudre à gratter dans l’huile de massage
Et du feu à la poudre dans vos sacs de glaçage
Je vous lis des passages du Marquis de Sade
Que pour saboter vos images d’amour sur la plage
Je vole vos copines messieurs
Et je les garde sous l’emprise de mes yeux
J’enregistrerai des films de cul
Par-dessus vos films d’amours cocus
Je remplacerai chocolat par du tofu
Et vos dernières coqueluches par une grosse femme dodue
Je désaccorderai guitares et tourne-disques
Tout pour vous rendre fou et vous faire faire des tours de piste
Je donnerai des yeux à vous
Aveugles de l’amour, aveugles de ce jour
Qui ne voient pas l’arnaque commerciale vous jouer des tours
Vous qui s’empressent dans les magasins
Pour vous procurer les derniers valentins
Vous qui cherchez le grand amour en cette date
Et qui rebroussent chemin le lendemain
Vous qui vous donnez la main par apparence
Qui vous faites narguer par une foule en transe
Par une fête presque sans sens
Par une fête qui devient une excuse

Non, cette année je me refuse de tomber sous la ruse de Cupidon
De tomber sous son air cupide et bidon
Rien à foutre de vos couples
Je suis le Grinch de la St-Valentin au cœur de béton…

10 février 2009

Viens, j'ai faim pour du gâteau.

Je t’écris cette lettre
Pour te dire qu’à travers tout mon désordre
ta voix réveille en moi un soupçon d’espoir
Comme le chant du moineau au premier jour du printemps
ou comme lorsque la marmotte sort la tête de son terrier après de longs mois
avant de se balader sur la neige fondante pour nous prévenir que cette année l’été sera ensoleillé

Ton rire me rappelle nos soirées d’été assis sur le bord de la rivière
Le soleil descendant au loin pour se réfugier derrière les montagnes
à l’heure où le courant se paralysait pour mieux découvrir la beauté d’un vaste étendu parallèle,
d'un ciel étincelant de petits reflets sous forme de minuscules flammèches que laissent trainer les derniers rayons pour réchauffer l’obscurité de la brise qui s’installe la nuit

Juste quelques mots pour te dire que jai vu ton expression
Ton oreille si finement développée percevant chaque intonation dans ma voix
À travers une mélodie espagnole, quelques notes de guitare et le murmure des quelques clients bavardant au loin là-bas
Mon récit sortant de ma bouche et toi devant dans toute ton admiration
Et cette larme montante mais résistante et se rendormant sous ton regard
sur le mien
dans le tien

Mais c’est ton silence qui me captive et qui m'envoute
et si je pouvais, je le couvrirais d’un voile en filament d’or
Pour mieux le conserver et en disposer lorsque calamité me fait trop mal
Lorsque jai envie de crier tellement la charge est lourde sur mes épaules,
quand jarrive même plus à respirer tellement jai le ventre serré

Et si tu n'as pas encore compris que cette lettre s'adresse bien à toi
je te le dis plus clairement
je lai écrite en pensant qu'à toi
et cette soirée devant un café
à échanger des mots comme si lété était encore là
comme si ma vie navait pas changé
alors je voulais simplement te dire:

Merci

pour ce moment passé avec moi
pour ces quelques instants
toi qui porte si bien ton nom
comme il est écrit dans la Bible...

David.

Sous une autre version

Chere Grand-mère,
Ou est-ce que t es jespère que t es mieux/
Et la personne a tes cotes, eh bien , jespere que cest Dieu/
Est-ce qui porte une barbe blanche ou une barbe bleu/
Mais peu importe je sais que tu nous regarde des cieux/
Au fait, j veux te feliciter pour tes accomplissements/
Tas mis au monde une grande famille jte dois mes applaudissements/
Un fils qui est devenu mon pere
Jte dois mes remerciements/
Ta perte passera pas sous silence
Ton nom gravera le ciment/
Je sais que
T etais pas forte sur les éloges/
Mais c est plus fort que moi
Ce beat me rappelle une epoque/
De ta chaise berçante/
Des fêtes en fin de décembre/
Avec mononc et matante/
Ou de l ete a la Baie pendant les vacances/
Cest le genre de souvenir nostalgique/
Qui me rappelle que t es tout partout
Comme le gaz carbonnique/
Mais un jour ou lautre
Jdois me rendre a l evidence/
Que tous le monde doit partir dans ce monde des vivants/

Les feuilles tombent
Les nuits deviennent sombres
Le blanc envahit la faune
Jusqu a ce que la neige fonde
Pour faire la place au printemps
Et le temps des bourgeons/
La vie reprend goût aux saisons
Sous une autre version/

Tes derniers jours etaient pénibles a cause de la maladie/
Maintenant que tout ca est fini
Tas ta place au paradis/
Mononc m a dit que tes parti en paix face a la vie/
dans ton lit d hôpital
a cote de dautres malades en phase terminal/
taurais du avoir une chambre pour toi/
on dirait que ce genre de volonté cest pour les gens bourgeois/
ou taurais du pouvoir vivre tes derniers instants chez toi/
ce maudit systeme de sante, moi jme demande cest quoi/
mais tu vois
chu pas pour commencer a rouspéter/
parce je sais que tu veux que j avance peu importe ou ce que t'es/
la vie roule, et jpeux pas laisser la roue se péter/
jai des projets, des gens que j aime, cest a peu pres tout ce que j ai/
ton salon/
degage toujours les memes parfum/
jpeux me rappeler la senteur de ton vieux tapis brun/
la ta maison est a vendre/ et ca malgre ton absence/
une vie reprendra sa place tout comme auparavant/

Les feuilles tombent
Les nuits deviennent sombres
Le blanc envahit la faune
Jusqu a ce que la neige fonde
Pour faire la place au printemps
Et le temps des bourgeons/
La vie reprend goût aux saisons
Sous une autre version/

3 février 2009

Noël sans toi n'existe pas

Reviens,
ou dis moi que je rêve
que je vis dans ma tête
que je ny vois pas clair
car tu n’es pas partie
tu es toujours là
juste à côté
et tu resteras
dans les bras de maman
sous le toit de papa

Reviens,
pour essuyer nos larmes
et j’essuierai les tiennes
je prendrai ta douleur
si tu effaces la mienne
et la tristesse dans les yeux de nos soeurs,
et la douleur dans le coeur de papa
la mort dans celui de maman

Reviens,
car depuis ton départ
je ne sais plus comment vivre
à force de faire semblant de rire
Et les autres ne savent même plus sourire
épuisés des sanglots versés dans un cimetière
à imaginer ton corps enterré sous nos pieds
ton âme là-haut trop loin de ma main
pour te rattraper
et te ramener

Reviens
que je puisse dire à un enfant
que sa marraine est toujours là
que Noel c’est une fête enchantée
et pas le treizième jour suivant le moment
où tu es tombée sous les griffes du mal
sous la lame de lenfer

Reviens,
ou dis moi comment revenir en arrière
car je voudrais devenir criminelle
et passer ma vie dans une cage
derrière les barreaux
pour sauver la tienne...
la mienne...
l'âme de la famille toute entière

Je ten pris reviens
et dis moi que ce n’était qu’un mauvais rêve

15 janvier 2009

Aliénor

Jai senti un baiser effleurer ma peau et jai cru que cétait toi
Je me suis arrêtée pour te regarder mais tu ny étais pas
Tu viens et tu repars mais moi je ne te quitte pas
Mon corps flambe entre mes jambes cette envie de toi
Ma main doucement se laisse glisser sur mon ventre
imaginant ton dernier regards le long de mes courbes
ta peau contre la mienne, la sueur s’entremêlant

Que de désirs mes nuits se tortillent depuis le jour où seule jattends
Patiente je songe tranquillement à te laisser me voir partir
dans le pénombre et dans lombre dun autre amant
pour te redonner la soif de ma chair tout entière
comme un vampire dans l’obscurité prêt à sucer le sang
mais mes envies sont prisonniers de tes lèvres
comme ma peau sous l'emprise de chacun de tes gestes
que tes doigts tracent sur mon corps avec alégresse

Laisse moi tant que tu voudras
Mais laisse moi tattendre en attendant
Toi qui nexistes pas
car tu es tous les hommes à la fois