Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

26 février 2010

Rien n'est pire

J’ai mal au cœur et le journal à la tete
Et les peuples qui s’entre déchirent pour le pouvoir
J’ai mal au cœur, la vie ne sera jamais parfaite
Et les exemples pessimistes sont nos boudoirs

J’ai mal au cœur, le succès est l’argent des autres
Et les hommes ne se font jamais confiance
J’ai mal au cœur, on marche sur les droits de l’Homme
Et l’état n’est plus l’unique cause de la violence

J’ai mal au cœur, quand je pense à mes propres échecs
Et toutes les routes que j’ai prises pour me reprendre
Mon passeport se résigne à être celui d’un méthèque
Surpris de ne pas être considéré étrange

J’ai mal au cœur, par les diverses tromperies
Et les colombes de la paix massacrées
J’ai mal au cœur, nos envols suscitent le mépris
pour de la viande certains sont incarcérés

Et toutes ces femmes qui sont nos mères
Tellement qu'on n'est plus étonné
Que, par amour, elles nous lacèrent
Rien ne fait plus mal au coeur que de voir sa mère brailler

J’ai encore mal au cœur, quand je pense à mes voisins
Mon impuissance à les inviter auprès du feu
J’ai mal au cœur, le temps nous dit ce qu’il veut
Moi je suis un jeune vieux qui redoute les policiers

J’ai mal au cœur, nos rues restent désertes
Suite à des cris de joies, de plaisirs et de faux espoirs
J’ai mal au cœur, a chaque année il y a des pertes
Et puis les rêves deviennent en une nuit des cauchemars

J’ai mal au cœur, la danse n’est plus une ballade
Et les chants sont des dédicaces à la haine
J’ai mal au cœur, on s’accepte malade
Et on ne respecte plus la peine

J’ai mal au cœur, les fleurs sont pour les cercueils
Et les belles paroles sont des fausses promesses
J’ai mal au cœur, il n’y a de l’égal que dans l’orgueil
Et nos meilleurs amis sont attachés à des laisses

J’ai encore mal au cœur, et parfois je pleur,
mais rien n’est pire que de voir
notre propre mère brailler

6 février 2010

Antagonismes, au nombre de 3

Je tente de construire un nouvel homme
auparavant je brulais d'antagonismes, au nombre de 3
Mes maux: la liberté, la patrie et le culte de moi!
Ces mots sont mes 1000 bornes
Évidemment, j'était mon propre bourreau
1000 bornes j'ai parcouru à coup de maux
Et ce, pour mixer la vie, l'ami, et mon avis in un espresso
Le tout, afin de me délier de ce qui me divisait in extenso
J'ai pillé ma liberté en voulant la construire
J'ai écrasé ma patrie en la forcant à s'unir
J'ai effacé mon image en voulant me l'offrir
J'ai pillé, écrasé et effacé, maintenant je veux écrire
Je m'oblige à ne plus rien interdire
et l'on fera ce que l'on voudra jusqua en réagir
Car finalement, nos limites se fixe a posteriori
Que de savoir ce que l'on veux avant d'avoir est a priori
une construction que l'on fait, croyant être tous identique
Il est bien drôle de constater que dans le fratricide
on ne se voient que comme des hommes
Et pourtant, le demi frère n'est pas sous hommes
même si nous sommes pères, même si nous sommes pairs
en incarnant la nation comme une entité singuliere
le groupe devient l'incarnation d'un pluriel fait de clones
Et puis, celui qui se cartel dans mirroirs et adorations
veux que sa tombe soit le boudoir de sa reproduction
On a beau dire il est bien la le comble
de la liberté, la patrie et l'adoration de soi
On est tellement bien servi par soi même, il semble
que lorsque le rideau tombe, il n'y a plus rien qui soit
sauf soi.

4 février 2010

Les mots pour habits d'action

Une première apparition doit se faire sous de bon apparat
Savoir choisir l'apparatus, et surtout savoir planifier sa disparition
Par astuce je prend les mots en guise d'habit d'action
Les lettres comme habitation je t'invite a en mesurer les carats

Ce monde est à découvrir, et je te laisse attendre la suite
Qui apparait doit savoir disparaitre
Et si je dois partir ce sera pour revenir
Sur ce je te quitte! Mais t'inquiete que je me respecte!

1 février 2010

Neige

Les saisons, les mois ne nous quittent pas
Le temps nous rattrape à chaque tournant
Pour oublier on ferme la voix et on ouvre la main
celle qui noircie des pages blanches
de toutes nos émotions criant à l’aide
Pourtant ne criant plus bien fort
par volonté de tourner la page
Page blanche à la poursuite d'images sereines
Des semblants de pensées douces et sans visions
Des pensées soutenues couleur de joie
Quoiqu’elles sont couleur ébène depuis maintenant …
Des pensées régulières
même sans avenir mais qu’on voudrait blanchir
pour recommencer à neuf
Retrouver la cadence régulière d’autrefois
quand on ne courrait pas dans le néant
derrière de faux petits bonheurs
lesquels effacent ce qui nous tourmente,
ce qui nous manque
Rattraper cette époque
où l’on ne rêvait pas de schizophrénie
cherchant le vide pour voir ce que l’on ne voit pas
ce que l’on ne voit plus
pour entendre des sons de l’invisible
à la recherche de la voix de la raison
celle qui mène vers la bonne route
là où les saisons nous quittent
les mois nous oublient
celle où les jours se taisent à chaque tournant
et laisse une page blanche quelque part dans le temps