Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

25 novembre 2009

Espérance

Espèce de moribond qui ronge plus que rongeurs,
Tes arguments sont aussi bas qu’un coup de poing,
Tu deviens barreaux de notre existence,
Le jour où l’on croyait notre vie pleine de sens,
T’es la panne d’essence du mouvement,
Quand tes chances de cures sont aussi minces que cure-dent,
On a beau être prudent mais tu reviens toujours faire ton tour,
Comme vautour autour de carcasse,
C’est à notre tour d’y goutter,
Après les forêts, les lacs et les calottes polaires,
Y’a pas de quoi être envoûté,
De se faire toucher le système immunitaire,
À la guerre comme à la guerre,
Mais quoi de plus démoralisant,
Que de voir son moral tomber par terre,
Parce qu’on ne peut plus compter ses globules blancs,
Tu gesticules la mort,
Avec tes tentacules empoisonnés,
On a beau appeler les renforts,
Mais ils sont tous mal approvisionnés,
Médicaments rares et dispendieux,
Je souffre et mon corps se crispe en deux,
Je cherche la foi du christ en Dieu,
Espérant que j’me sente un jour crissement mieux,
Tu cache les réponses,
Quand on a juste que des questions,
Qui c’est qui a eu le culot de te mettre au monde?
Je sais pas pis ça tourne pas rond,
T’es encore pire quand tu ne nous laisse pas de choix,
Que de faire un décompte,
Que de nous faire souffrir un jour à la fois,
Parce que la mort est à un pas de notre tombe,
C’est dans le génocide que tu t’engages,
T’es la mauvaise enveloppe d’anthrax,
L’impuissance qui nous enrage,
Pour tout le vandale que tu cause au mental,
Fait que j’mens à mon entourage,
Pour pas les plonger dans une peine perpétuelle,
Crois-moi ça prend du courage,
Que d’annoncer ta mort éventuelle,
Mais un jour tu frappe,
Comme ça, sans rien dire,
Pour nous métamorphoser en vague souvenir,
En un visage qui fit pu dans le cadre de famille,
T’es l’ennemi public du métabolisme,
Le terroriste de toute maladie,
Celui qu’on redoute dans nos cauchemars,
Qui touche tant de gens en tant de moi,
Entends-moi comme t’entends d’autres cris,
Un jour on trouvera ton tueur c’est clair,
Ce jour là tu seras surpris,
De te retrouver au même statut qu’une grippe saisonnière,
Maudit virus invincible,
Arrête de te faire des illusions,
C’est pas parce que t’insiste,
Qu’on va mettre frein à notre rébellion,
On connait déjà tes tactiques,
Tes sals principes pis tes connections,
Suffit d’insuffler le mot,
À une foule, une nation, toute une population,
Pour voir ta prétention disparaître,
Comme un nuage qui se dissipe,
Après l’orage et la tempête,
Peu importe comment on t’appelle,
La prochaine fois y’aura pas de rappel,
Parole du maudit bon sens,
Ce texte je l’es signé : l’espérance

19 novembre 2009

L'attente

Dans l’attente que la douleur défile
Le mal passe comme un spectre invisible
En dépit de l'âme qui ne peut que s’atténuer
dans son temple qui ne sait que s’altérer

Comme un volcan en éruption dont le cœur est la montagne et la lave est son sang, un jour le débit s'arrête et refroidi pour se transformer en pierre
Juste avant, un tremblement surgit
et une averse de pluie reste figée derrière le creux de ses yeux

Déguisée en démon au regard espiègle,
la souffrance se rassaisie de voir la beauté chuter
face à son image dégradée par un corps décomposé

C’est un fantôme que seul l’homme peut ressentir
Tantôt marchant dans une chair ardente
Et un jour trottant comme un mendiant en requête d’énergie

Une fois la cérémonie terminée,
le vent se lève
la maladie l’emporte
et les survivants s'assoupissent devant leur esprit programmé pour oublier