Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

29 avril 2010

Te sens-tu libre de l'autre côté?

Dans le fond de tes yeux, je sais que tu veux pleurer
T’en a marre de l’entendre se plaindre
Pis de te plaindre
De trouver n’importe quoi pour te faire craquer
De pousser tes limites jusqu’à te pousser en bas de ta chaise
Pourtant même si ce n’est pas haut, t’as l’impression de tomber du ciel,
d’atterrir sur du béton et de t'fendre le crâne en deux
Ça fait plus mal que ta dernière chute en bas des marches
quand t’as fini la jambe dans le plâtre pis le beurre dans les yeux

Dans le fond de ton ventre, je sais que tu te sens serrée
Ça t’fait souffrir de voir les autres qui peuvent s’aimer
Faire des enfants comme t’as toujours rêvé
et quand ça va pas, d’avoir le droit de carrément se divorcer
Alors que toi tu restes dans ton trou parce que t’as peur
Tu frissonnes au son de sa voix qui parle trop haut
et de ses menaces qui résonnent jusque dans tes os

Dans le fond de ton cœur, je sais que ça te fait mal
T’as l’impression qu’un jour le battement va simplement cesser
Pour toutes les fois où tu sursautes quand son visage et à ton nez
si proche que tu sens sa sale haleine de cigarettes
et puis sa bave te cracher dessus comme si de loin ça rentre pas bien
comme si tes oreilles n’absorbent plus rien
Mais chaque mot tu les avales tout comme boire un verre d’acide,
de l’extérieur on n’y voit rien, mais en dedans ça brûle en chien

Dans le fond de ta voix, je sais que tu veux crier
Appeler à l’aide pour que quelqu’un te tende la main
Mais personne t’as appris à parler fort
Alors tu te tais, c’est le calme complet
Même le silence se fragmente dans ta tête
Et puis y’a les jours où tu voudrais voir ton âme s’envoler
Tu te sens petite comme une fourmi sous un ciel qui pleure des larmes
Mais des larmes t’en a plus tellement tu t’es vidée

Dans le fond de ton âme, je sais que tu pris Dieu
Pour qu’un jour le mal décolle
Et tu t’en veux de souhaiter sa mort
mais t’étouffe entre ces quatres murs
c'était un piège qu' il a construit pour t'enfermer, te dégrader et t'humilier
Tu voudrais fuir mais ce serait un peu comme choisir de mourir.

Dans le fond de moi-même, j'aimerais te sauver
Te sortir de ton enfer
Mais aujourd'hui il est trop tard
Y'aurait fallu crier plus fort
J'espère du moins que de l’autre côté tu respires mieux
et qu'enfin tu es libre.

18 avril 2010

Avant d'être je fus un temps...

Couleur écarlate émanant d'un tunnel noir,
archéologue à la recherche des anciens espoirs,
poète bouillant d'histoires,
Brouillard éclectique à l'aube du destin,
jeunesse lézardée par l'hédonisme de son temps,
tympan du monde folklorique,
algorythmique du pouls d'une passion,
chanson fredonnée par une foule,
foudre au beau milieu d'un champ statique de coton,
laine tissée par des rencontres inusitées,
sinusite bloquant accès au moment présent,
tache de couleur invisible,
tâche que l'on se hâte de ne pas accomplir,
mensonge gospel à caractère prédicateur,
coup de poing sur une table de décision,
l'indécision dans un sac d'épicerie,
risée des regards,
l'idole d'une sagesse éternelle,
rayon de soleil à saveur agrume,
rêve nocturne à saveur de lune,
curie indien à odeur de légumes,
Bernard Adamus; l'amour de couleur brune,
la dune d'une montagne russe,
un rustre bibelot d'une étagère précieuse,
un livre poussiéreux souffrant de n'être lu,
un chanteur déchu souffrant de n'être pu,
la plume de Victor Hugues,
un cube en forme de sphère,
la terre sans ses continents,
de l'eau parce qu'il faut couler à flot,
une flotte navale en direction des Andes,
un ange qui joue de la harpe sur l'archange,
la grange de mes vieux souvenirs,
de vieux sous au fond d'une fontaine,
un centre d'achat vide d'humanité,
une fable de LaFontaine fragmentée en monnaie,
un verre de vin sur une table de Birmingham,
providence lorsque futur rime à rien,
la chance dans un sac vert,
un rappeur noir criant injustice,
le solstice de mes pupilles dilatées,
un voyage en autobus municipal,
une comission en autobus voyageur,
une montagne de l'ouest,
une colline gigantesque de bêtises,
un index pointant la traîtrise,
une girouette direction terre promise,
Moise dans un catalogue publicitaire,
un dialogue de sourds,
membre de la tribu de la foire,
adepte du fouerrage et du fou-rien,
messager du je m'en foutisme,
le père Fourra du fort des fourvoyeurs,
courrailleurs du jupon,
poéroteur comme une mouette qui fait l'autruche,
fraude parolière,
moulin à vent qui souffle le Don quichotisme,
la coque d'un navire brisé,
un navire voguant sur la vague,
la vague d'un amphithéâtre vide,
une mode vide d'esprit,
un esprit songeur en dernier sprint,
un scribe en manque d'encre,

à la recherche d'idées,
à la recherche d'une recherche,
à la recherche de rien pour dire,
oui, je fus beaucoup pendant un temps,
et je serai encore plus,
jusqu'à ce que j'aille découvert réellement qui je suis

L'ère glaciale

Nous avons chaviré sur le tip d'un iceberg de la grosseur de New York,
les buildings érigés ont remplacé les arbres dénudés de toute humanité,
les hommes marchent à pas de raquette,
bravant un chinook amer et envahissant,
s'il existe une parcelle de sentiment,
elle demeure congelé dans une éprouvette,
à quelque part,
parmi les congélateurs de la vie quotidienne,
le GPS a pris la place de l'inuksuk pour nous éclairer chemin,
faites demi-tour,
l'horizon est aussi blanc que l'ours polaire,
et les animaux hivernent à l'année longue,
c'est l'apogée du printemps

mon coeur est un glaçon à jamais immobilisé,
parmi les cicatrices d'un hiver sec et rigide,
ne t'aventure pas en dessous de lui,
il risque de tomber sur ta tête pour transpercé le tien,
à coup de poignard,
jusqu'à ce que le prochain rayon
ne fasse fondre les preuves de mon assassinat sans pudeur,
mon âme s'est transformé en statue de glace,
fière de n'être plus,
et je crois bien que
le froid m'aille envahi,
comme le pays dans lequel je vis

3 avril 2010

La voila la valse

Je ne sais plus qui je suis dans le sens
de ne plus savoir qui on est
Le téléphone à finalement eu un sens
Ou plutôt a su me rappeler qui on était

Il semble que je n’ai pas su comment aimer
Ou plutôt j’en été rappelé par l'être aimé
Le pire a été de savoir que j’avais construit seul les faits
Faut que je te dise que je croyais tout parfait

La voila ma crise de conscience!
Ne pas avoir compris qu’on est victime de nos souffrances
La voila ma crise existentielle!
Ne pas avoir compris que l’amour est une question essentielle

Ma réponse : la parole je l’ai prise!
Mais c’est vrai, je n’ai pas su passer de la pensée à l'acte
Et je te permets de me le dire
Fallait plus que penser! Fallait passer à l’attaque!

Même quand l’amour est clair
La relation avec le cœur reste un pacte
Ou le sang est plus que chair
La raison, même dans la frayeur, doit céder place

Mes routines m’ont couté cher
Des pétales qui coulent des pupilles
Voila ce qu’elle m’ont offert!
Parce que j’avais déjà mangé des épines

J’avais peur des fleurs
J’aime encore les chocolats, en fait ils ne me font pas peur
Homme de fer, il fallait passer mes passions au feu
J’aurais du laisse fondre le métal qui moule mes cieux

Dire que j'ai misé vie et patries
Mais c’est vrai, j’ai commis l'erreur de prendre tout pour acquis
Mon dieu, j’avais oublié, que même si l’on donne nuits et fratrie
L’amour n’obéit qu’au lieu

Moi je rêve encore de notre vie
Mais, j’ai compris qu’est fragile le fait accomplie
Il parait qu’on n’a pas tous les mêmes rêves
Je ne sais plus quoi penser du futur

Le bonheur, je le croyais notre relève,
Aujourd’hui je me retrouve seul à en être sure
Notre monde, notre liberté, notre bien, nous, l’amour, c’était « ça »
Et puis, ne plus savoir quoi penser du passé

J'ai réussi à nous faire mal
Ou plutôt à me faire rappeler que ca c’est mal passé
J’étais prêt à donner toute les années qui me reste
À tellement promettre

La voila la crise du siècle!
J’ai perdu connexion avec ceux qui présent ont su être
A force de couper des oignons sans verser de larme
J’avais oublié que tout était à risque

Même mes sacrifices!
La voila la crise de l’homme triste!
Hélas, même avec mes expériences alias trauma,
Fallait savoir me dévêtir de ma cuirasse alias coma

Fallait avoir de la grâce et non de la crasse sur ma carapace
Plus j’y pense, plus il devient crédible
Que La danse avec les émotions est une chasse
Parce que plus on est sensible, plus on s’endurcit,

Mais finalement a chaque pas on valse