Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

18 avril 2010

L'ère glaciale

Nous avons chaviré sur le tip d'un iceberg de la grosseur de New York,
les buildings érigés ont remplacé les arbres dénudés de toute humanité,
les hommes marchent à pas de raquette,
bravant un chinook amer et envahissant,
s'il existe une parcelle de sentiment,
elle demeure congelé dans une éprouvette,
à quelque part,
parmi les congélateurs de la vie quotidienne,
le GPS a pris la place de l'inuksuk pour nous éclairer chemin,
faites demi-tour,
l'horizon est aussi blanc que l'ours polaire,
et les animaux hivernent à l'année longue,
c'est l'apogée du printemps

mon coeur est un glaçon à jamais immobilisé,
parmi les cicatrices d'un hiver sec et rigide,
ne t'aventure pas en dessous de lui,
il risque de tomber sur ta tête pour transpercé le tien,
à coup de poignard,
jusqu'à ce que le prochain rayon
ne fasse fondre les preuves de mon assassinat sans pudeur,
mon âme s'est transformé en statue de glace,
fière de n'être plus,
et je crois bien que
le froid m'aille envahi,
comme le pays dans lequel je vis

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