Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

30 novembre 2008

Qu'attends-tu

Qu’attends-tu?
Ne vois-tu pas que le chevalier à quitter la diligence
Que le coche s’enterre tranquillement sous la montagne enneigée
Depuis que sa structure de fer est sortie du moyeu des roues

Qu’attends-tu?
Le cocher est tombé de son cheval car son cœur s’est arrêté
Il s’est endormi sur le sol mais le temps n’a pas cessé d’avancer
Le sablier n’est pas encore complètement vidé

Qu’attends-tu?
Bientôt les fantômes sortiront de leur tombeau
Lorsque le soleil tombera et séclartera sur le blanc
Et que le vent se lèvera pour souffler la mort de l’âme

Qu’attends-tu?
La voix de la mer semble peu à peu s’engloutir sous le crépitement des arbres
Comment feras-tu pour te frayer un chemin si tu n’entends plus le son des vagues
Personne ne viendra – cette forêt sème la terreur

Qu’attends-tu?
Cette armature de bois est une prison
mais il n’est pas impossible d’y échapper
Dehors il fait froid mais il ne tardera pas à sinfiltrer sous le bois

Qu’attends-tu?
Le collier d’attelage est toujours enroulé à son cou
Sautes vite sur ton cheval blanc
va-t-en avant que les cloches ne retentissent

20 novembre 2008

L'amour des mots

Tes mots méchauffent …
Ma main gauche ressort sa plume
Comme un gaucher prisonnier de son côté artistique
Là où l’artiste développe son sens eurythmique
Je griffonne, je chiffonne, je badigeonne sur une feuille blanche
Pour noircir le vide d'un esprit créatif lasse de s’enfarger dans son écriture
et qui s’enfonce peu à peu à l’approche du couvert blanc -
Ce voile de flocons qui me gèle déjà le bout des doigts

Mais tes mots m’échauffent la nuque comme un premier baiser
Laissant une sensation d'assoupissement bercer ma main gauche
Pour s’endormir tout doucement et relater en somnambule
En m’envolant vers le ciel et y écrire en stratus
Pour que l'harmonie de chaque syllabe rejaillisse le long des glaçons
lorsque la neige se posera sur le toit de ma maison

Tes mots m’échauffent…
Ils enflamment ma main gauche comme si le vide entre chaque lettre laisse une douce brise se faufiler et recouvrir mon corps dune couverture de laine
Mes yeux accusent la fatigue à bout de force de les relirent
De ce désir de les arracher de leur page et de les embrasser -
De les dévorer pour me rassasier…
de les digérer et de m'envenimer
afin de mettre un terme à toute l’amour que jai pour toi

Se croiser les voiles

Sur le port des retrouvailles
Plus personne ne semble se reconnaître
Une lueur dans les regards semble pourtant indiquer le contraire
Faille à ma mémoire
Mon navire risque de prendre le large sur le bord du littoral
Et laisser sur le quai les ruines de ce passé
Si par contre pour un instant
Je m’arrête aux abords
Peut-être découvrirons-nous cette même passion pour les trésors
Ce goût du risque et de l’aventure
Peut-être ne sera tu qu’une figure anodine
Qui ne recherche que du repos
Après un long voyage sur d’infirmes côtes maritimes
Quelque chose me dit pourtant
Que nos courants se sont déjà croisés
Que nous aurions déjà navigué sur le même fleuve
Sur la même rivière pour un instant
Mon instinct de marin semble pencher en cette direction
Et si nos vents font basculer la girouette dans le même sens
Peut-être devrions-nous suivre ses recommandations et tenter notre chance
Une brise défi mon incertitude
Car des marchands m’attendent de l’autre côté de l’océan
Les mers me tordent et me torpillent
Me lancent un appel comme un phare qui me nargue pour un rien
Alors je dénoue les cordes de mon amarrage
Pendant que ton visage se noie dans une marée d’inconnus
Ce déjà-vu risque de devenir une épave
Dans la profondeur de ce jour abyssal
À moins de ne se recroiser les voiles
Sur un autre port
Peut-être tenterai-je alors de nouer cette dorsale qui nous sépare

18 novembre 2008

Mac vs Windows = Suzi vs David

"Vaut mieux croquer dans une pomme et tomber sur un ver rempli de protéines plutot que d'attraper un vilain virus"

6 novembre 2008

Journée britannique

Journée britannique
là où le brouillard se dissipe dans l'océan de notre atmosphère
C'est la stagnation des temps
qui recherche faisceaux de lumière à coup de loupe de Sherlock
C'est la grasse matinée de Buckingham
là où résonne la paresse de la famille royale
C'est une chanson de Coldplay
que l'on rejoue encore et encore pour s'imbiber la grison de l'air,
pour siffler la mélancolie d'un accent aux troittoirs de pierres
Les aiguilles de Big Ben se sont immobilisées
pour sonner le glas des jours heureux
Les sourires sont vides
tout comme nos rues qui donnent fier allure de scène d'homicide,
car les témoins se sont réfugiés dans les draps douillets de leur domicile
C'est le lendemain des soirées pubs
des soirées abîmées par le temps des Hooligans
C'est le retour au calme
où l'on ne peut qu'entendre silence et humidité dans la grande cours,
car les gardes ne jouent plus la trompette,
ils trimballent un ronflement
aussi lourd que la flotte de la Reine Élizabeth
C'est les baillements des fans de Manchester
abasourdis par un temps qui ne recule devant rien
C'est cette journée à la cervoise tiède, au thé à la menthe
que Churchill sirote
d'une soif aussi modeste que les plaines du Pays de Galles
C'est cette journée où l'on conduit sur le côté gauche de la route
car la brume nuit à nos sens
C'est cette journée où le jour n'est ni jour, ni nuit
il est tout simplement loyal aux nuages gris
comme le sont les loyalistes au concept de royaume uni
C'est cette journée colonie qui se fait sosi de sa ''terre mère''
Cette journée où les gens marchent à pas de zombi
comme le faisaient les travailleurs aigris par leur destinée de prolétaire