Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

31 juillet 2008

Ironique

il y a quelque chose qui donne des frissons lorsqu'on regarde une maison brûlée
comme si le feu ne réchauffe pas mais au contraire refroidit le bois
alors n'est-il pas mieux de se jeter dans la mer de l'Antarctique
plutôt que de chercher confort devant les flammes de sa cheminée

il y a quelque chose de dément dans l’amour
comme si aimer était un cas de dépression mentale
mais chaque folie a sa raison d’être
alors n’est-il pas mieux de devenir fou avant de faire l’amour

il y a quelque chose d'aveugle dans les regards
comme si les yeux bandés on voyait plus clair
alors n'est-il pas mieux de rester dans le noir
plutôt que dépenser de lénergie à nous allumer

il y a quelque chose de séduisant dans une cicatrice
comme si la douleur apaise les esprits malheureux
alors n'est-il pas mieux de vivre dun soupçon de fléau
plutôt que toujours courir derrière le bonheur

il y a quelque chose de vrai dans mes allusions
comme si ce que j'écris est tout à fait véridique
alors n'est-il pas mieux de lire mes proses
plutot que perdre son temps à réflechir à mes sotises

30 juillet 2008

Je te plains

Je te plains
lorsque je te vois sur le bord de la fenêtre
à fixer l'horizon
sans aucune attente sur ta chaise berçante
car tu me rappelle
comment la vie est fragile
parfois lâche et injuste
je te plains
car le temps t'as laissé cicatrices et plaies
car tu aimerais tant
être ce que tu étais auparavant
femme au regard vif
à la peau douce et ruisselante
pleine d'énergie contagieuse
je te plains
car aujourd'hui tu es seule
et demain sera chose pareille
car l'amour de ta vie est parti avant toi
sans même t'avertir
sans même te glisser un adieu ou à la prochaine
je te plains car lorsque j'entends ta voix
elle tremble de vieillesse
et n'est plus aussi tendre qu'elle ne l'était
car tu as tant de choses à dire
mais peu souvent d'oreilles pour les entendre
car tu attends le prochain téléphone
impatiemment, comme un enfant qui attend la dernière sonnerie d'école
je te plains
car tu te sens lourde comme une enclume
un fardeau pour tes proches
car tu ne veux pas que l'on se soucie de toi
même si ton corps demande un peu plus de corde
je te plains pour tout ce temps que tu endure
mais que tu accepte courageusement
dans ta passivité admirable
et ton humeur amicale

malgré tout je t'admire
car tu es toujours aussi belle
comme une star de cinéma
parce que derrière ton apparence
se cache un jardin japonais
car derrière tes mains déformés
se tient une gestuelle exemplaire
une sagesse influente
et des paroles qui m'étonnent
car tu es aussi calme que la mer
et tu ne te laisse pas emporter par la vague du stress
malgré tout je t'admire
car derrière ta grandeur
se cache une forme surhumaine
qui a su défier les obstacles et les temps gris
se cache une géante
qui ne se cache devant rien
dans le fond
je t'admire et tu n'es pas à plaindre
car tu me rappelle
comment le temps n'est point une chose à craindre

24 juillet 2008

Coupable de moi

Comment trouver le courage de te montrer qu'il existe d'autres solutions
qui te parraisse invisibles en cet instant car tu sombres dans la depression
Alors je reste là devant à te regarder t'enfoncer dans un monde où le mal l'emporte sur le bien -
où le yin yang fut mal dessiné car il faut plus de noir dans ce cercle pour mieux représenter la vie sur terre

Ce monde se nourrit de misère en évitant le bien-être
Et tes vêtements déchirés me font penser à des lambeaux de peaux mortes
qui pendent sur tes os pour manifester le mécontentement
qui vit dans tes entrailles et qui dégage une odeur de racaille

Allongé sur le trottoir qui semble vouloir te consommer pour se saouler de l’alcool
qui flotte dans ton ventre gonflé de levure et de moisissure te satisfaisant dans les périodes de détresse
À vrai dire qui te comble à tous les jour dans ton infortune -
chaque jour ou tu tendors sous cette veilleuse que t'offre la lune

Il y a des moments ou jarrive à me pencher pour poser dans une tasse assoupie à tes cotés
quelques pièces de vingt-cinq sous en espérant que tu t'en servira pour fumer un joint
qui te fera oublier les moments de joies qui n’existe plus que dans la brume de tes pensées et qui se baladent à travers les souvenirs que tu soupçonnes avoir déjà existés

Et je vois tous ceux qui te contournent de peur que lorsqu’ils approchent la main de ton verre,
tu aggripes leur poignet pour les emmener avec toi dans une froideur que même l'hiver ne peut décrire car c’est une saison où tout est blanc alors que tu vis dans une noirceur plus sombre que ton propre désarroi

Jaimerais trouver la force de m’asseoir près de toi au lieu de t'espionner du coin de mon oeil gauche
à me demander si un jour je te croiserai au paradis et si Dieu me jugera devant toi pour toutes les fois où je ne me suis pas arretée pour toffrir un peu de moi

Plus pauvre que toi

Les mains tendues vers le ciel
Le regard fixé sur les passants
Il attend insouciant
Certains l’ignorent
D’autres font semblant de l’ignorer
Parfois sa présence embarrasse
Et crispe les gens en morceau
Il joue la pitié
Le sourire aux lèvres
Musique qui touche certains
Alors on lui glisse monnaie dans les mains
Pour faire le bien
Pour mieux se sentir
Pour s’alléger la conscience et les poches
Pour le karma
Ou pour espérer que l’argent le calmera
Certains le jugent
Ou le darde de reproches
Choses pour laquelle il n’est pas à l’abri
Ce sans-abri
Il vit rue, ciment et béton
Lundi, dimanche, toute saison
Il ère là où bon lui semble
Là où se fait bon le change
Peut-être espère-t-il le changement
Ou sait-il que le change ment

Parfois j’aimerais lui parler
Mais je ne saurais quoi dire
Alors je lui glisse un sourire
Car il me rappelle mon grand-père
Car il ressemble au souvenir
Qu’on enfouit au plus profond de son âme
Comme un trésor qu’on a peur d’ouvrir
D’autres jours je passe tout droit
Froid, la conscience glaciale
Comme un soldat qui a vu la misère
Comme quelqu’un pour qui l’enfer est banal
D’autrefois je me réveille
Et des remords me pincent
Je lui glisse alors 2 dollars
Et pourquoi pas?
Je n’ai absolument rien à perdre
Et lui non plus
Pourquoi se restreindre
Quand on peut vivre dans l’absolu

Moi j’suis enchaîné à ce bureau
À mes restrictions et addictions
J’aimerais voyager mais ‘’ma situation’’ m’en empêche
J’aimerais lâcher tout et vivre bohème
D’eau fraîche, de rêves et de poèmes
De courir après les moulins comme Don Quichotte
Sans avoir un moindre souci qui m’chicotte
Car je vis constamment dans ma tête
Le jour comme la nuit
Je m’invente des jeux de rôle
Et je rôde dans mes fantasmes et fantaisies
Je vis dans un nuage
Et la vie se défile sous mon nez
Sans que je n’aille pu la flairer
La fin de semaine je me sauve
Je m’amuse comme toujours à droite et à gauche
Après je m’essouffle
Et me demande…qui est réellement le plus pauvre…

2 juillet 2008

Un après-midi avec mon nouvel ami

J’étais posément assise à mon bureau lorsque les cloches de l’église de la rue Bank retentirent
C’était comme un avertisseur qui me rappela que mon ventre criait famine
Par la fenêtre je vis qu’aucun nuage ne semblait couvrir le ciel bleu
Je décida alors de profiter de la chaleur dété pour manger à l’extérieur

Je m’installais dans un parc avec une couverture de laine que ma grand-mère avait tricoté
Je l’étala pour poser mon petit pique-nique que javais préparé
Je dégusta mon festin pour ensuite m'allonger sur la verdure près d’une aubépine dont le feuillage me servit dombrage
Une brise de l’ouest effleurait mon corps engourdit par la somnolence qui envahissait tranquillement mon esprit

Soudainement, jentendis un bruissement qui me fis presque sursauter
Jouvris les yeux pour découvrir un petit suisse à mes cotés qui semblait outré de peur
Je resta immobile un instant à contempler ce petit rongeur qui me séduisit par son air mignon
Je compris alors quil avait été charmé par lodeur des petits pains aux chouriços que je navais pas complètement terminé

Lentement je me releva vertèbre par vertèbre pour ne pas effrayer et faire fuir mon nouvel ami
Je m’empara des restants de mon goûté et divisa le pain en petites parts
Je lança donc un morceau juste derrière lui, puis un deuxième plus près, et un troisième encore plus près, et ainsi de suite jusqu’au dernier que je posa sur la paume de ma main

Il grignota chaque morceau afin de les entasser dans le creux de ses joues qui se remplissaient au fur et à mesure
Il arriva enfin au niveau de ma jambe où il comprit que cette fois-ci il devait courir un risque
Il hésita – il regarda vers la droite et puis dans ma direction, et vers la gauche puis de nouveau vers moi comme pour balayer du regard le terrain alors quon sapprete à faire un mauvais coup

C’est alors qu’il grimpa le long de ma cuisse et finit par sauter sur la paume de ma main
Je le saisi à toute vitesse et le dévora dun seul coup

non non c’est une petite blague

Il redescendit à toute vitesse et s’éloigna en bondissant vers les petits arbustes qui se trouvaient à quelques mètres de là et déposa ses réserves sous sa petite cachette secrète.
Je m’apprêtais à repartir lorsque je détourna la tête pour le retrouver près de larbre assis sur son postérieur, les pattes du devant dans les airs pour mieux étirer son coup me voyant m’éloigner

« Ne t’en fait pas petite bête des champs, je reviendrai demain avec un sac rempli de noix ».