Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

22 juillet 2009

le commencement du début

Ça commence par le début
par l'introduction
par les salutations
par l'entrée
par la poignée de porte
par une poignée de main
par un départ
par une ligne d'arrivée
par une première fois
un premier trait
par une main
par un regard
par le big bang
par la création
par l'initiative
par une journée
par le berceau
par l'innocence
par une destination
par un lieu initial
par une idée
par une explosion
par une étincelle
un grain d'intelligence
par une semence
par un dimanche
par un premier de mois
un premier de classe
par la première rangée
au jour de l'an
à l'anniversaire
à la naissance
dans le vide
sur une page blanche
une page vierge
une conscience vide
un vide
un néant
par un aboutissement quelconque
par quelqu'un
par quelque chose
par une cause
par la cause de la cause
par la plage
le ciel
la terre
l'univers
par les étoiles
par les nuages
par un rêve
par une nuit
de partout
de toute part
par le réveil
par le sommeil
par un voyage
par la mort
par l'après-mort
par la résurrection
par le mort vivant
par la vie
par l'oxygène
par le soleil
par la lune aussi
par la noirceur
et la lumière
dans un tunnel
vers une sortie
par une autre entrée
par la rentrée

Tout commencement a un début

21 juillet 2009

Au nom du sentier et de ses routes

Si seulement les routes étaient pavées par l'or et l'argent,
de gens au regard honnête
qui tendent la main comme une branche d'arbre,
je récolterais le fruit et le mettrais dans mon sac,
partirais sur un voyage de non-retour pour revenir calme,
j'me promène les yeux bandés sur mon chemin,
j'évite tout charlatans de la route qui me tend parchemin,
j'parle de vin avec voyageur qui part demain
évitant devin, voulant deviner le bout de mon vigne,
ce chemin mène à Rome,
mène à l'homme, mène au Planétarium,
m'amène dans les étoiles dans les voiles de la mer,
mon sentier à ma manière,
la tête dans les nuages
mais juste assez sur la terre pour ne pas marcher dans la mierda,
ne perdant point son altitude,
gardant la tête haute et l'attitude,
au nom de l'horizon qui défile à perte de vue,
fredonnant un air musical qui ferait danser les dieux

j'ai pris ce sentier robuste là ou l'arbuste ne pousse plus,
les voitures ne passent plus,
difficile d'y faire du pouce et je pousse,
encore plus loin,
jusqu'à ce que ce village soit minuscule comme une molécule,
défiant les kilomètres les trouvant ridicule,
évitant surplace parfois synonyme de recul,
croisant nids-de-poule en abondance,
une pluie ici et là et un bidon d'essence,
un champ de blé de couleur jaune,
couleur de la Renaissance,
couleur du soleil sous la lumière pour refaire sa naissance,
refaire son aisance sous une mobilité nomade,
une route droite,
une voûte calme,
un oiseau dans les airs,
un air de doute plâne,
aucun doute j'flâne sur le dos d'un âne,
un sentier poétique sur les mots de mon âme,
croisant des étrangers fiers supporteurs de la différence,
des paysans de pays inconnus et des odeurs étranges,

j'ai pris ce sentier pavé de bravoure,
ou ces figaros ont coiffé les paysages avec amour,
des détours menant à la tour du château des rois,
au bas des marchands marchant avec marchandise dans un char de bois,
des mois, des jours et des secondes,
des semaines se comptent,
se plonger dans le sport du temps,
je m'élance et compte,
comble de mes pieds qui marchent de droite à gauche,
je m'assis dans l'ombre d'un arbre pour constater l'équation de ce monde,
tout est plus compliqué à force que ce sentier avance,
poussé par le vent,
avoir la faim dans l'estomac qui éventre,
un épouvanteil aux aguets,
quand ce sont les corbeaux qui nous hantent,
dans l'antre de la nuit j'me promène avec une lampe,
lampe qui m'éclaire dans cette clairière,
tout me semblait plus clair hier,
mais le temps qui m'étampent viendra un jour me taire,
air musical qui flotte dans ma tête,
souvenir du matin,
prenant la route du sentier pavé des rêves,

au nom du sentier, de ses routes et de son saint-esprit
au nom du sentier, de ses routes...

7 juillet 2009

Souvenirs dans le vent

C’est un orage de pluie qui revient par ici
qui perturbe l'emblème d’un bonheur volé
arraché des mains des innocents devenu accablant
Va-t-en ou périe sous la pluie
sur le bord du chemin
ou allongé sur les rails de train
Rien de tel pour faire disparaître les maux
Mais que veut dire tous ces mots?
Ne serait-ce que des sottises?
Hélas, celui qui sait n’oserait y songer
Mieux vaut plonger dans le néant
et tresser nos souvenirs
pour en bâtir un avenir
qui nous rappellera certes que l’amour heureux n’existe pas
que les femmes n’aiment que leurs enfants
alors que les hommes ne vivent que pour cent ans

C’est un orage de pluie qui revient par ici
Qui perdure dans l’éternité
d’un mauvais sort qui ne fait que s’éterniser
Hélas, c'est toute la même chose
L'histoire se repète et ne cessera que lorsque viendra sécheresse
Et je vous le dit:
l’amour heureux n’est qu’une caricature dressée pour les malheureux