Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

21 juillet 2009

Au nom du sentier et de ses routes

Si seulement les routes étaient pavées par l'or et l'argent,
de gens au regard honnête
qui tendent la main comme une branche d'arbre,
je récolterais le fruit et le mettrais dans mon sac,
partirais sur un voyage de non-retour pour revenir calme,
j'me promène les yeux bandés sur mon chemin,
j'évite tout charlatans de la route qui me tend parchemin,
j'parle de vin avec voyageur qui part demain
évitant devin, voulant deviner le bout de mon vigne,
ce chemin mène à Rome,
mène à l'homme, mène au Planétarium,
m'amène dans les étoiles dans les voiles de la mer,
mon sentier à ma manière,
la tête dans les nuages
mais juste assez sur la terre pour ne pas marcher dans la mierda,
ne perdant point son altitude,
gardant la tête haute et l'attitude,
au nom de l'horizon qui défile à perte de vue,
fredonnant un air musical qui ferait danser les dieux

j'ai pris ce sentier robuste là ou l'arbuste ne pousse plus,
les voitures ne passent plus,
difficile d'y faire du pouce et je pousse,
encore plus loin,
jusqu'à ce que ce village soit minuscule comme une molécule,
défiant les kilomètres les trouvant ridicule,
évitant surplace parfois synonyme de recul,
croisant nids-de-poule en abondance,
une pluie ici et là et un bidon d'essence,
un champ de blé de couleur jaune,
couleur de la Renaissance,
couleur du soleil sous la lumière pour refaire sa naissance,
refaire son aisance sous une mobilité nomade,
une route droite,
une voûte calme,
un oiseau dans les airs,
un air de doute plâne,
aucun doute j'flâne sur le dos d'un âne,
un sentier poétique sur les mots de mon âme,
croisant des étrangers fiers supporteurs de la différence,
des paysans de pays inconnus et des odeurs étranges,

j'ai pris ce sentier pavé de bravoure,
ou ces figaros ont coiffé les paysages avec amour,
des détours menant à la tour du château des rois,
au bas des marchands marchant avec marchandise dans un char de bois,
des mois, des jours et des secondes,
des semaines se comptent,
se plonger dans le sport du temps,
je m'élance et compte,
comble de mes pieds qui marchent de droite à gauche,
je m'assis dans l'ombre d'un arbre pour constater l'équation de ce monde,
tout est plus compliqué à force que ce sentier avance,
poussé par le vent,
avoir la faim dans l'estomac qui éventre,
un épouvanteil aux aguets,
quand ce sont les corbeaux qui nous hantent,
dans l'antre de la nuit j'me promène avec une lampe,
lampe qui m'éclaire dans cette clairière,
tout me semblait plus clair hier,
mais le temps qui m'étampent viendra un jour me taire,
air musical qui flotte dans ma tête,
souvenir du matin,
prenant la route du sentier pavé des rêves,

au nom du sentier, de ses routes et de son saint-esprit
au nom du sentier, de ses routes...

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