Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

30 octobre 2008

Let me be your meat

Quand la viande est cuite à feu vif
et qu’on ne donne pas le temps aux épices de bien pénétrer
Il en résulte une viande coriace et d'aucune sapidité
qui est difficile à mastiquer

Quelque chose qui se produit lorsque
tu manques de patience avec moi;
mes gestes deviennent furtifs,
je brûle d'envie de te quitter
et il s'ensuit un goût amer entre nous

Maintenant que tout est enfin digéré
et que les restants se sont refroidis
Il est temps de revenir, mais cette fois-ci -
arrosons la viande de nos meilleurs ingrédients
et laissons-la mariner toute une soirée
avant de la faire mijoter tranquillement à feu doux
pour qu’elle soit bien attendrie

Et tu verras -
avec un peu de patience
je suis tendre et délicieuse à la fois.

Feuilles d'automne

Pendant que mon regard se penche sur les feuilles mortes
j'aperçois ton visage à travers ces couleurs de l'automne
je t'imagine m'aider à ramasser ce pot de pommes
à faire nos provisions juste avant l'hiver autochtone

Mais comment t'as pu partir aussi vite?
ta présence pendant l'été a passé vite comme un éclipse
j'te veux pour moi, j'men fou si j'suis égoiste,
j'prendrai ton coeur en otage comme si j'étais un terroriste

reviens avec moi pour prendre une marche dans ce parc
où on appréciera la beauté de ce monde qui nous sépare
c'est par des choses simples qu'on est si bien
dans ces bois, j'serai ton robin, on changera de l'eau en vin

on fera des miracles de nos deux mains
on vivra chaque jour sans conscience du lendemain mais...
toutes ces choses sont dans ma tête...

j'ai moins de photosynthèse,
c'est clair t'étais ma lumière...

29 octobre 2008

Des mots pour se rencontrer...

Où trouver le temps pour se retrouver?
Furtivement, il prend sa forme là où nos mots se croisent
Un bouton d’or fraye son chemin à travers l’ombre du non verbal
Seul le papyrus longeant le Nil étire ce temps qui ne semble pas couler
Le facteur de Moustaki est toujours défunt à ce que je sache!
Est-ce que l’amour sera servit du même sort?

Un moyen sournois m’éclair en ce matin enneigé
Mon manteau de marin russe, subtilement me montre la voie
Songe-t-il à la bouteille à la mer de Saïd?
Possible, par contre ses mots ne sont pas les miens
Sa vision métamorphosée aura-t-elle la puissance de nous offrir cette rencontre?

ces créatures étranges

J’entends souvent ces phrases retentir dans le silence…
‘’Arrête de te prendre pour Superman’’
‘’Ces policiers sont tous des Ripoux’’
‘’La vie c’est une boîte de chocolat, on sait jamais ce qu’on peut y trouver’’
Les gens se les répètent sans être troublé pour autant
Après je les vois ramper,
Ces créatures venimeuses prêtes à tout pour pénétrer nos pensées…
Elles rentrent et sortent des boîtes
Le jour, comme la nuit, de midi à minuit
Quelquefois elles s’introduisent en salle
Et attire l’œil curieux des foules,
Tous esclaves d’une passivité phénoménale
Les gens se gavent de ces bestioles numériques
Et s’injectent leur venin cinématographique
C’est le cas de le dire
On est tous drogué, givré, anesthésié
Et ces bêtes n’en font qu’à leur tête
Elles s’accouplent, se multiplient et alimentent notre imaginaire collectif
Et c’est avant tout ce qu’elles adorent,
De nous entendre dire que le mal incarné c’est Darth Vador
De nous laisser croire que sous ces eaux tumultueuses
Se tient un requin à la mâchoire d’or
Qui mord n’importe quel pêcheur sur son mât,
Les gens s’y laissent prendre à leur jeu
Certains se prennent pour Stallone et se croit plus courageux
D’autres s’imaginent des tornades aussitôt que le ciel est ombrageux
C’est dangereux!
Ces insectes viennent en toute sorte de saveur
À l’européenne ou hollywoodienne
À l’intello à l’Hollywoody Alien
Ou en science-fiction à l’Alien
Il serait faux de dire qu’elles nous aliènent tous
Au contraire, elles nous font tous crier des bêtises du genre ‘’Adrienne!!!’’
Qui n’a jamais voulu courir les escaliers d’un pas de boxeur?
Ou prendre le chemin des jeunes magiciens sur un train à vapeur?
Revenons sur terre un peu…
Mais certaines de ces bêtes s’amusent à nous faire peur,
À perpétuer une franchise de hantise
À donner des noms semi-drôles, semi-gentils
Et j’ris jaune lorsque l’on me donne l’icône de Tanguy
C’est de leur faute
À ces animaux virtuels empilés sur nos étagères
On en devient fou crois-moi
Depuis The Notebook toutes les femmes sont en émoi
Et chaque fois que j’croise une Marie, je lui trouve un je-ne-sais-quoi
Appelez le terminateur, euh j’veux dire l’exterminateur…
Ces créatures rampent sous le faisceau de lumière
Pénètrent nos rêves pour devenir américains
Pervertissent notre innocence reine merde
J’étais pudique
Jusqu’à ce que j’vois Eyes Wide Shut de Kubrick
Je ne sais pas ce qui leur prend à ces cyclopes
C’est dur pour eux de trouver le bon cop, le bad cop
ou le Beverly Hills cop, ou le Robocop…
Quel foutu flic est le meilleur, j’suis confus
J’essaye de me trouver une issue,
Alors j’me répète que la vie est belle
Que de mon cinématoscope, j’me dois de voir la vie en rose
J’essaye de me donner les 1ers rôles
Et j’hallucine des figurants
J’appelle mon barbier Édouard aux mains d’argent
Le conducteur d’autobus
Un sauveur de vie qui doit conduire au-dessus des 50 km/h
À cause d’une bombe installée sur l’engin par un fou qui sème la terreur…
J’rigole un peu
Mais c’est à cause de cette fièvre
Celle qui m’emporte un peu, pas juste les samedi soir
Celle qui m’a transformé en crackhead à cet âge des ténèbres
En attendant ma prochaine dose, j’me répète ces phrases
‘’Think big sti’’
‘’Je suis le roi du monde’’
Ces créatures m’ont refilé plein de cicatrices
Mais j’me rassure d’une sagesse qui ne fait que mûrir
Que ‘’la vieillesse c’est la seule maladie dont on ne peut espérer guérir’’

27 octobre 2008

Live to tell.

Souvent je pense à toi
Au jour où je tai rencontré pour la première fois
Quand jétais la nouvelle parmi tant dautre
Et toi l’ancien qui connaissait tout le monde
Avec tes grands yeux bruns et tes longs cils à n’en plus finir
À tous les bons moments parce qu’y avait rien d’autres
T’étais toujours positif même quand dans un cours
tavais pas des bonnes notes

Je me rappelle notre première virée
Quand on a dansé toute la soirée
Je naimais pas la bière
mais tu me disais toujours :
« allez bois, ca coute moins cher »
Parce qu’on etait qu’étudiants
et comme ca on fêtait plus longtemps

Maintenant la bière ça me rappelle des souvenirs
Toutes les fois où on partait
discrètement s’en se faire voir
pour finir les soirées ensembles
car ça nous amusait d’entendre les rumeurs des autres -
De ceux qui s’imaginaient qu’on s'aimait en cachette

Mais on était pas amants –
On était juste amoureux
L’un de l’autre sans jamais se faire l’amour
Parce que moi jaimais les hommes
Et toi, t’aimais pas les femmes
Mais ça, c'était mon secret à moi
Tu me l'avais dit comme on offre un cadeau pour la première fois à une personne qui ne sait pas encore qu'on la trouve spéciale.

Et tu me disais toujours :
« Si j’étais aux femmes je t’aurais épousé et j’aurais fait des études en politiques pour devenir President parce que j’aurais pas simplement voulu faire des enfants mais bâtir tout un pays avec toi à mes côtés pour m’inspirer»
Putain que tétais gentil -
Tu restais toujours positif quand moi jétais triste
Et c'est dans ces moments que tu disais que jétais une perle rare qu'on doit parfois frotter pour mieux briller

Tu te rappelle, tu m’appellais « la Pollock » ?
Car apparemment ça m’irait bien d’être la seule rescapée juive du temps de la deuxième guerre
Mais celle-là, je l’avais jamais comprise
Mais je sais juste que ça me faisait rire
Parce qu’avec toi y’avait rien d’autre à faire que rire et rire plus fort

Même dans le silence tétais toujours le plus drôle.
Tu me forcais à fumer des clopes
et même si je détestais le goût
je les fumais avec toi pour te faire plaisir
parce que javais jamais rencontrer quelqu'un qui aimait autant s'amuser -
quelqu'un qui restait toujours positif même quand lhiver tout est dépressif
Tu me trouvais tellement fatiguante quand jdisais: "c'est pas bon pour toi"
alors tu répondais tout le temps :
"ca sert à quoi de rester sur terre trop longtemps quand tous les autres sont plus là pour fêter avec toi"

Tu sais, souvent je pense à toi -
même si ca fait presque 2 ans que j't'ai pas vu
Et je me rappelle ce dernier mercredi
Assis devant moi dans mon salon
quand tu m'as demandé encore une fois de garder un secret. . .
Et t'as dit :
"J'arrêterai jamais de fumer. . . je laime ma cigarette et c'est pas elle qui va me tuer"

Depuis ce jour,
quand je pense à toi
je me dis que pour une fois,
juste pour cette fois-là,
jaurais aimé que tu sois négatif!

3 octobre 2008

Bonne fête Suzi

Suzi
Zucy
Sushi
Mama zu
Amazone d’acajou
Joueuse de grâce
Photographe folâtre
Qui frôle la folie
Mangue frivole des temps modernes
Qui danse la mamba
Sur un fond de mangas
Fonctionnaire poète
Qui poirote des phonèmes sur une feuille
Fanatique des phares et des phrases
Fleur à tout flair
Dessinatrice modeste à la mode
Hater professionnelle
Phénomène de la faune et du funk
Femme au pied pesant au volant
Défiant les lois de la pesanteur
Animatrice de la plaisanterie
Cantatrice conviviale
Rivière du Portugal
Sur laquelle je drave
Brasseuse de bravoure
Créatrice sur gravure
Opératrice sur Vénus
Calamity Jane sur l’azur
Canneberge sur dinde
Sucre du temps des fêtes
Franc-tireuse qui tire juste
Créature aux yeux noisette
Cheveux bouclé de Méditerranée
Medeiros des Medeiros
Maîtresse de ton périmètre
Reine de l’opéra et de l’apéro
Je te partage cet apéritif...
Bonne femme
Bonne forme
Bonne éduforme
Bonne fièvre
Bonne fève
Je te donne ce hi-five
Et bonne fête…

2 octobre 2008

La nostalgie ouvre le passage au doute
les amours passés cheminent vers le présent
influencant possiblement le futur néant
sa forme nébuleuse illusionne un temps du passé
l'altération subit, la continuité logique perd son sens
sans une intervention juste et calculé
la fleur du mal ne cessera de fleurir.