Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

15 août 2008

Pour un instant seulement

Où étais-tu ce soir d’été?
Moi j’étais sur une table
Dans un parc
Près des vagues
Près de l’horizon
À le fixer
La tête droite
Face au soleil couchant
À moitié-éveillé, à moitié-vide
Hors de mon boîtier
Libre malgré tout
À balancer mon zen
En écoutant l’espace
Ses bruits et ses silences
À toucher le ciel
Pour souffler sur ses nuages
Pour faire des formes
Pour créer des images
J’étais près des amoureux
Près de ceux qui se foutent du temps
Qui s’en foutent tout le temps
Près d’un vieux couple
Au regard ridé
À qui la vie sourit encore
Pour un moment
Pour un instant seulement
J’étais près d’une fourmi
Plus petite qu’une mouche
Mais plus grande qu’un atome
À la gauche d’une poubelle
Qui a besoin de se vider
Tellement les déchets contaminent son corps
Derrière un tronc d’arbre
Sous ses feuilles qui m’oxygènent
À respirer pour un moment
Pour un instant seulement
J’étais loin de la ville et du béton armé
Loin des tourments et des vautours de ma conscience
Loin des lumières et des feux d’artifices
À contempler la lumière du soir
Tout simplement
Pour un instant seulement
J’étais près des étoiles
Où je tentais d’y faire ma place
Espérant que tu me regarde
Ou que tu pense à moi
Espérant que tu fasses un vœu
Si jamais tu me vois filer
Car me voir de si près pourrait être notre seul moment
Pour un moment
Pour un instant seulement…

1 commentaire:

Suzi Medeiros a dit...

Je relisais celui-ci aujd. Jaime bien.