Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

17 août 2010

Boulevard Gréber

Véhicules en rogne face au smog du pare-brise,
qui voyagent tel l'oxygène des globules rouges,
déchets aplatis blessant le trottoir asséché,
qui font la honte de cette ancienne forêt déracinée,

magasins ordonnancés de manière chaotique,
qui blessent l'oeil nu d'un flux de superflu,
sentiments calcinés par le vide du post-modernisme,
qui font la file au salon de bronzage des gens pâles,

anarchie architecturale digne d'un Numérobis,
où l'horizon s'écroule tel un château de carte,
mégots de cigarettes éparpillés au sol,
au fond d'une fontaine qui ne fonctionne plus,

pawn-shop érigé tel une pyramide en Égypte,
qui maintient son nombre d'adeptes au gré des saisons,
aberration de notre héritage nord-américain,
qui pullule sous le joug de nos actionnaires,

mur arpentant l'entrée d'un quartier délâbré,
délavé de toute fièrté si ce n'est que pour son Mcdo,
mal-bouffe et odeurs de pneus en criss,
qui voguent dans l'air tout près d'un bar qui dégage le vice

et face à triste spectacle apocalyptique,
j'attends l'autobus en terre algonquine,
me demandant quel fut notre apport en cette terre,
violée par des géants aux mains d'argent

1 commentaire:

Suzi Medeiros a dit...

Viens de voir ton nouveau post.
Hahahaha!