Photo © Suzi Medeiros

Sois toujours poëte, même en prose

11 novembre 2010

Ô grand sceptique

Ô grand sceptique,
Que connais-tu aux visages tristes?
si ce n'est qu'une caricature défaitiste,
ou de la vie d'un artiste?
si ce n'est que subventions faramineuses qui n'aboutissent qu'à un disque,
Que vois-tu dans la politique?
si ce n'est que cynisme ou qu'un déguisement cachant flagrant manque de civisme,
Que connais-tu au ciel?
si ce n'est que sa couleur,
toi qui n'a pu le braver puisque tu marche sans ailes,

Ô grand sceptique,
toi qui marche la tête pleine de doute,
pleine de vision double,
et de détournements d'esprit qui te mènent à la tour de la déroute,
Que connais-tu aux forces de l'ordre?
si ce n'est que désordre de cohorte de crosse,
ou de la corruption profondément ancrée chez les hommes,
Que connais-tu de la mort?
si ce n'est que cercueil et morgue,
toi qui marche à morphe,
cloué au sofa avec le cerveau qui marche à off,

Ô grand sceptique,
toi qui s'indigne aux complots,
qui branle le sceptre du Watergate,
derrière chaque financement de condo,
et qui compte au compte-goutte toute tromperie,
jusqu'à ce qu'une chutte de généralisation s'ensuive,

Ô grand sceptique,
que connais-tu de la lumière?
si ce n'est qu'aveuglement,
toi qui marche dans la pénombre
et qui se bronze en pleine nuit sous les néons,
Que connais-tu au rap?
si ce n'est que mascarade et ignorance,
toi qui n'as jamais eu la chance d'entendre discours éloquent d'un être marginal,
Que connais-tu aux rêves?
si ce n'est que brève période de sommeil,
toi qui n'a jamais tenté l'impossible
et qui nous livre un discours d'être rationnel qui nous endort,
toi qui brise des espoirs,
pour insuffler désespoir,
toi qui brise mirroir,

Ô grand sceptique,
que connais-tu à la guerre?
toi qui n'a jamais combattu,
toi qui n'a jamais perdu une once de chair,
toi qui n'a jamais perdu une once d'un être chair,
toi qui fulmine, qui fume et qui filme,
sans être acteur pour autant,
Que connais-tu de l'amour?
toi qui n'aime que sa cours,
toi qui n'aime qu'en retour,
toi qui n'aime qu'en Norbourg,

Ô grand sceptique,
que connais-tu aux églises?
toi qui n'a même pas foi,
toi qui se sauve de la vie avec effroi,
et qui croit fermement aux tempéraments froids

Ô grand sceptique
sors de ton âge puber,
de ton cycle hivernal de jugement sans fond et fondement,
et morfond-toi à la vie au lieu de la confondre
et de te faire complice à son effondrement,

Ô grand sceptique
ton doute t'handicap,
toi qui osculte à la loupe tronquée,
pour laquelle tu fais écho,
et qui doute, et qui doute, et qui doute...

1 commentaire:

Alexandre Skander Galand a dit...

Pas de doute c'est un excellent texte!!!